Alain Giresse : « Quand vous avez de la qualité, avec un mental et un état d’esprit, vous avez quand même des arguments pour arriver à fabriquer et mettre en place une équipe solide »
Alain Giresse est revenu sur la période faste des Girondins de Bordeaux à laquelle il a participé, et notamment cette saison 1984-1985 où le FCGB avait été jusqu’en demi-finale de la Coupe d’Europe.
« Ce qui faisait la force des Girondins à l’époque ? D’abord, c’était une impulsion qu’a donnée le Président Claude Bez quand il a pris la présidence en 78. Il a mis un grand coup dans la fourmilière en disant que le Bordeaux dans cette période-là, était le Poulidor du football, le deuxième, finaliste, mais jamais à la première marche. Il est arrivé en disant qu’on allait devenir européens, et il a enclenché tout un processus en faisant venir des joueurs internationaux au fur et à mesure. Ce qui a fait la force avec l’arrivée de ces joueurs-là, outre leur talent, c’est la cohésion, l’état d’esprit, et la dynamique qui s’est créée avec une haute conscience professionnelle de tous, et une unité de pensée. Quand vous avez de la qualité, avec un mental et un état d’esprit, vous avez quand même des arguments pour arriver à fabriquer et mettre en place une équipe solide. Aimé Jaquet est arrivé où moment où ça prenait, en 80. Là, il y avait des bases qui avaient été installées. Lui, il a mené toute sa science du football avec Bernard Michelena, et un Président omniprésent dans le fonctionnement du club. Mais il n’était pas omniprésent autour de l’équipe, il venait très rarement à l’extérieur, et de temps en temps au Haillan. Cela voulait dire que le jour où il venait au Haillan, il avait quelque chose à nous dire […] A l’époque on était soutenus par toute la France, oui. Avec la dimension médiatique qu’a prise le football, les supporters se sont tout à coup regroupés autour de leur équipe, et ont affirmé leur identité locale. Et ça s’est exacerbé avec les relations entre Bordeaux, Marseille, Paris, Nantes, Lyon, Saint-Etienne… Après, sur le plan européen, on ne peut pas dire que Bordeaux a eu le même retentissement que Marseille ou Saint-Etienne car nos matches n’étaient pas diffusés comme ça peut l’être maintenant ».