Nicolas Paolorsi : “Tu ne t’écroules pas comme ça. Malheureusement, l’argent dans le foot aujourd’hui explique beaucoup de choses et c’est grâce à l’argent que tu construis une équipe, que tu as des résultats”

Nicolas Paolorsi s’est prêté au jeu de la comparaison entre les Girondins d’aujourd’hui et l’équipe des 20-30 dernières années. Il estime, à contre cœur, que sans argent il n’est pas possible d’obtenir de bons résultats.
“Ça n’existe plus ça. Il y a des tas de supporters qui me disent ça mais ça n’a rien à voir. Tu ne peux comparer le foot des années 90, et même, celui d’il y a 6 ans… tu ne peux pas comparer avec l’époque 2009 de Chamakh/Gourcuff avec le foot actuel. Déjà parce qu’il y a beaucoup plus d’argent et que des clubs se sont armés au niveau du budget de façon phénoménale. Et le budget des Girondins, lui, il n’a pas fondamentalement changé. Il y a des clubs armés qui ont grimpé et toi tu as stagné. Et on te dit, on veut que tu aies les mêmes résultats qu’avant ou être dans le top 5 quasiment toutes les saisons. C’est trop dur. Après, il faut faire mieux. Bordeaux mérite mieux, ça c’est sûr. En plus, il y a Toulouse qui descend, ça reste le seul club du Sud-Ouest. Bordeaux doit s’appuyer sur les jeunes formés localement. Faut qu’on arrête de voir des jeunes du pays basque partir en Espagne et aller rejoindre les clubs basques espagnols. Il y a un vrai boulot à faire. Bien sûr qu’en termes de résultat, Bordeaux est en train de s’écrouler. Je suis le premier à être d’accord, mais derrière, il y a une certaine logique, tu ne t’écroules pas comme ça. Malheureusement, l’argent dans le foot aujourd’hui explique beaucoup de choses et c’est grâce à l’argent que tu construis une équipe, que tu as des résultats. Tu es capable de faire des choses avec des idées mais l’argent aide énormément. […] Après des one shot, tu en as dans le foot et j’espère que Bordeaux en fera un. La saison miracle, c’est des émotions incroyables. […] Je pense qu’un Eduardo Macia, qui arrive de clubs où il a toujours eu du budget, la possibilité d’aller chercher des jeunes et tout ça, travailler à Bordeaux, c’est compliqué. Alors que quelqu’un comme Olivier Pickeu qui est arrivé à faire signer des mecs à Angers avec 3 patates et 2 fraises, j’exagère, mais c’est peut-être vers ce genre de mecs qu’il faut se tourner. C’est mon avis très personnel. Je pense qu’à Bordeaux, avec la situation financière que tu as, il faut des idées, des idées pour les mecs que tu as à la tête de ton club aussi, sinon ça va être compliqué d’exister. Je pense que Bordeaux va se payer le ventre mou, en tout cas entre la 8ème et la 12ème place encore quelques saisons si jamais il n’y a pas de vrais projets solides, quitte à prendre des risques. Quitte à finir une saison 15ème mais en lançant des jeunes. A un moment donné, il faut prendre des risques dans le sport. Si tu n’en prends pas, tu ne peux pas rivaliser avec Paris ou Lyon”.