Willy Sagnol : “Vous ne pouvez pas chaque année laisser 300 personnes passer un diplôme parce que vous allez faire 290 chômeurs. C’est malheureux, mais c’est comme ça”
L’ancien entraineur des Girondins de Bordeaux, Willy Sagnol, a expliqué pourquoi le monde amateur avait du mal à accéder au monde professionnel, en ce qui concernant la profession d’entraineur.
« Je suis d’accord que les portes devraient s’ouvrir un peu plus pour les éducateurs et les entraineurs du monde amateur. La problématique, c’est que ça coûte de l’argent. Ça revient jusqu’au deuxième degré dans les Ligues et des départements. Il y a 40 équipes professionnelles en France. Vous ne pouvez pas chaque année laisser 300 personnes passer un diplôme parce qu’allez faire 290 chômeurs. C’est malheureux, mais c’est comme ça. Il faut savoir qu’avant c’étaient des brevets, maintenant ce sont diplômes d’Etat, il a fallu se mettre en conformité avec ce que demande Bruxelles. On est beaucoup sous la loi de l’Union Européenne. Il y a des équivalences, mais aujourd’hui c’est très compliqué. Je suis moi aussi désolé qu’il n’y ait pas plus de gens du monde amateur qui puissent y accéder, mais à un moment donné, ça ne sert à rien à quelqu’un de dépenser autant d’argent… Si tu pars d’en bas, pour aller tout en haut, que tu passes tes diplômes, et que tu dois payer tout de ta poche, tu devras payer 70-80000€. Il y a les déplacements, les séminaires… Ça sert à quoi de laisser 10000 mecs en France faire ce cursus-là, et qu’il n’y ait pas de boulot ?! Je fais partie d’une génération, avec d’anciens joueurs on a passé nos diplômes, on a payé nos diplômes nous-mêmes. Les gens qui venaient du monde amateur, c’était les clubs qui payaient les diplômes via les comptes de formation professionnelle. Ce n’est pas parce que tu as de l’argent pour passer ton diplôme qu’on va te dire que tu vas le passer. J’ai été en équipe de France, j’ai eu le parcours de joueur qu’on connait, j’ai passé tous les degrés de tous les diplômes. Je suis parti à l’époque d’Initiateur 1, il y a 23 ans. Il y a aussi beaucoup d’anciens pros qui partent de tout en bas pour arriver en haut ».