Gustavo Poyet : “J’ai fait jouer Sankharé, c’est vrai, mais attends, on a gagné, non ?! Si je ne mets pas Sankharé mais un autre joueur et qu’on perd, tu vas me critiquer parce que j’ai perdu”

Au début de la saison 2018/2019, en ne voyant aucune recrue arriver, tout en voyant ses joueurs partir (Malcom, Braithwaite, Meité, puis enfin Laborde), l’on sentait que la tension monter entre Gustavo Poyet et les dirigeants des Girondins de Bordeaux. L’ancien coach bordelais revint sur cette situation. “C’est toujours difficile pour moi de reparler de cette situation. Je n’ai pas peur d’en parler, j’en ai déjà parlé 10000 fois pour raconter ce qui s’est passé. Ce que je n’aime pas, et je ne le dis pas pour qu’on dise que je cherche quelque chose de spécial là-dedans, mais quand tu es dans le club, tu connais bien ce qui se passe. Si tu me demandes aujourd’hui ce qui se passe dans le club, je ne sais pas parce que je n’y suis pas. Je ne sais pas ce qui se passe entre le président, le directeur sportif et Paulo Sousa. C’est vraiment difficile de dire quelque chose sur ce dont tu ne connais pas vraiment. Mais là, j’y étais. Tout l’été, j’étais là et je voyais que ce n’était pas possible de ramener Meité, parce que ça coûtait trop cher. Pareil avec Martin Braithwaite. Malcom, c’était 100% sûr qu’il allait partir, avec la fin de saison incroyable qu’il avait faite. Cela commençait à faire beaucoup de choses. Quand tu regardes ça et tu te dis que si tu ne cherches pas tout de suite à trouver des solutions, à trouver des joueurs qui vont maintenir voire faire évoluer le niveau de ces 3 joueurs, ça va être difficile de faire quelque chose du même niveau. Je l’ai déjà dit auparavant : tu as besoin de joueurs. On a joué 3 matchs d’Europa League et un match de championnat sans nouveau joueur, parce que Kalu est arrivé, il s’est entraîné 3 jours avec moi, mais il n’a pas joué. Des fois, c’est plus facile de dire que cette année on ne peut pas faire la même chose, on n’a pas d’argent, l’équipe ne va pas arriver à jouer à ce niveau… On a perdu des joueurs très importants et on ne peut pas les remplacer avec des joueurs de qualité. Mais dans le football, ce n’est pas possible”.
L’histoire s’est terminée avec cette conférence de presse, qui faisait suite au départ de Gaëtan Laborde pour Montpellier. Gustavo revint sur ces moments de pré-saison. “J’ai toujours dit, pas pour Bordeaux spécifiquement, mais de façon générale, que quand tu es dans un club et que tu fais le travail dès l’été, c’est vraiment facile après. Lorsque le championnat finit à Metz et on commence le travail de suite, les entraînements avec de nouveaux joueurs, de jouer l’Europa League avec un nouveau groupe pour arriver dans le championnat dans de bonnes conditions, après, c’est plus facile. Quand tu ne fais pas ce travail bien, voire que tu ne le fais pas bien du tout, c’est normal ensuite de ne pas finir dans le Top 6, voire le Top 10. Et ils ont fini 14ème. Tout ça se joue l’été, c’est le résultat du travail qui n’a pas été bien fait durant l’été. Quand on commence à sortir des choses dans la presse, comme ce qui s’est passé pour moi, en faisant ça, tu vas à l’encontre du club. La presse ou quelqu’un a commencé à parler de problèmes, du fait que je fasse jouer Sankharé en pointe… Le même jour, des choses sortent sur le Sud-Ouest et L’Equipe, des histoires contre moi… Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on essaie de faire ? Ça ne va pas aider. Imagine-toi quand je suis arrivé le matin à l’entraînement et qu’on me donne le journal, et je vois ça. Le Sud-Ouest qui raconte que certains ne sont pas contents parce que j’ai fait jouer Sankharé devant, d’un dirigeant qui parlait de moi… J’ai fait jouer Sankharé, c’est vrai, mais attends, on a gagné, non ?! Si je ne mets pas Sankharé mais un autre joueur et qu’on perd, tu vas me critiquer parce que j’ai perdu. A la fin, tu ne gagnes jamais. Et le même jour dans L’Equipe, ils disaient qu’un joueur n’arrivait pas, car mon agent devait signer avec eux… Je suis un mec pour qui, quand il signe pour un club, le club devient le plus important dans ma vie avec ma famille. C’est ma famille et mon club. Et je fais tout pour défendre les joueurs et les supporters, tout. On a besoin de tout le monde pour trouver ce standard, comme on dit en Angleterre, pour être tous au même niveau. Quand quelqu’un commence à penser qu’il est plus grand qu’un autre, qu’il commence à tirer d’un côté pour aller contre un autre, ça ne marche pas. C’est qui qui a un problème dans ce type de cas, c’est le plus honnête, moi (rires)”.
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