Bixente Lizarazu : “Il y avait une espèce de satisfaction de se dire ‘wahou, on l’a fait, le doublé !’. Être le premier, comme aller sur la lune, tu ne l’oublies jamais”
Bixente Lizarazu est revenu sur le moment vécu après la victoire à l’Euro 2000 de l’équipe de France.
« J’en garde un souvenir fantastique, l’important c’est la finalité, qu’on gagne l’Euro 2000. Je gagne un souvenir fantastique de ce moment où on reste sur le terrain avec la Coupe. On discute, on prend le temps… D’ailleurs, ce moment-là est génial parce qu’à la Coupe du Monde 98, on n’a pas eu le temps, on a pris une vague dans la gueule, un tsunami dans la tronche… On n’a pas eu le temps de profiter du truc entre nous. Là, on a pu rester après les célébrations. Le stade était presque vide, on était encore sur le terrain en train de discuter. Je ne me rappelle même plus de quoi on parlait, on refaisait le monde, on parlait de plein de choses et pas forcément de ça d’ailleurs. Mais on profitait de l’instant présent, on savourait… On voulait savourer parce qu’on n’avait pas suffisamment savouré en 98. Je garde un souvenir fantastique de ça. L’ambiance était bonne, il y avait des blagues, on se marrait, on discutait, on déconnait, et on était sur le terrain. On avait envie que ça dure toute la journée, toute la nuit. C’était un moment fantastique, et il y avait une espèce de satisfaction de se dire ‘wahou, on l’a fait, le doublé !’. Il y avait une conscience en fait. Là, il y avait une vraie conscience de ce qu’on venait de réaliser, et surtout sur une période. On a été les premiers à être Champions du Monde. Être le premier, comme aller sur la lune, tu ne l’oublies jamais. Et il y a un côté expédition. Quand tu ne sais pas ce que c’est, tu es le premier à l’avoir fait, il y a quelque chose de magique… Et on était les premiers à avoir fait le doublé. Avec des mecs supers, des partenaires supers, avec une mentalité… j’adorais cette équipe, je me sentais bien dans cette équipe, il y avait une force collective, de la discipline, du savoir-vivre, du sourire, de l’intelligence… C’était très agréable ».