Jean-Marc Ferratge : “Ils n’ont pas de référence. Même Alain Giresse peut passer inaperçu à Bordeaux, même si Gigi, ce n’est pas le genre à se faire remarquer”

    Jean-Marc Ferratge, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, a parlé de l’importance des anciens au sein d’un club comme le FCGB, qui en manque cruellement aujourd’hui.

    “Pour moi, c’est important car c’est conserver l’histoire en donnant la confiance et les moyens aux gens. Aujourd’hui, si on prend deux clubs que je connais bien, qui sont Toulouse et Bordeaux, on peut dire « même route, même chemin ». Toulouse un peu moins car Bordeaux a été plus haut qu’eux, mais c’est pareil. Il y a des choses à privilégier : le jeu, l’identité et l’éthique. Bordeaux a toujours été un club particulier, il faut l’avouer, même avant Claude Bez. Mais aujourd’hui, il n’y en a que pour le problème financier. Quand on va au stade à Bordeaux, et je n’y vais même plus aujourd’hui, quand on entend parler les gens, on parle de recrutement, de qui pour remplacer l’entraîneur, qui on va prendre, qui va partir… On n’entend parler que d’argent et non de technique de jeu, d’identité de jeu. Je vais à Bordeaux, parce que Bordeaux, c’est un jeu qui me convient. Et on aura aussi des grands joueurs qui viendront parce qu’on aura une identité de jeu. Aujourd’hui, ils ne veulent pas venir, ils ne savent pas ce qui se passe à Bordeaux. La seule chose qu’ils savent c’est que le salaire va être de tant. Quand on voit que Paulo Sousa est à 285 000 € par mois, c’est le 4ème plus gros salaire d’entraîneur en France et à côté tu as Bernard Blaquart à Nîmes, qui touche 20 000 € par mois. Où est-ce qu’on va ? Il faut être lucide. Après, on se retrouve avec 30 millions d’euros de déficit”.

    L’ancien bordelais, qui a tout de même passé quatre saisons au club, n’a plus de contacts avec le FCGB, qui ne lui a d’ailleurs jamais rien proposé.

    “Rien du tout. Avec ce que j’ai dit à l’époque, on ne doit pas m’aimer mais ce n’est pas un souci, je ne suis revenu que 3 ou 4 fois au stade, c’est tout. Une fois, j’ai été invité à une soirée VIP et il a fallu qu’un monsieur de ma génération m’interpelle sinon les autres du club ne m’auraient pas calculé. Ils n’ont pas de référence. Même Alain Giresse peut passer inaperçu à Bordeaux, même si Gigi, ce n’est pas le genre à se faire remarquer. Mais si on veut faire ça, ce n’est pas pour se faire remarquer mais parce que ça va créer quelque chose. Mais il n’y a rien. Plus rien. Et ces gens-là ne veulent pas qu’on intègre le club parce qu’on va les déranger. Parce que quand il y a des différents avec les supporters comme c’est le cas actuellement, c’est plus intéressant d’avoir des échanges avec Gigi, Marius Trésor ou un autre joueur qui est passé à Bordeaux. D’autant plus qu’il y en a certains qui sont encore dans la région mais il n’y a aucun contact aujourd’hui alors que c’est important. Ils ne veulent pas parce qu’on va les déranger alors qu’on va amener plus de monde au stade qu’eux. Imaginez un entraîneur de défi, comme Arsène Wenger, qui vient à Bordeaux, avec des anciens Girondins de Bordeaux, ça ferait un effet énorme. Il n’y a aucune campagne de presse qui pourra avoir autant d’impact. Arsène ne se lancera pas dans ce genre de défi car les gens savent que s’il vient, c’est lui qui va décider. Paulo Sousa, je ne dis pas que sa stratégie n’est pas la bonne mais quoiqu’il arrive, il n’a pas réussi à la mettre en place. Pour cela, il faut s’entourer de gens qui sont du milieu”.

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