Giovanni Castaldi : “Là, très sincèrement, vu de l’extérieur, c’est géré n’importe comment. Il n’y a pas d’autre mot”

Giovanni Castaldi, journaliste la Chaine L’Equipe et RTL, a évoqué pour les Girondins4Ever le rachat des clubs français, comme aux Girondins de Bordeaux, par des investisseurs étrangers et plus particulièrement par des fonds d’investissements américains.
“Si j’ai des gens sérieux qui rachètent un club, je trouve ça bien, parce qu’on est malheureusement dans un contexte économique à l’échelle mondiale du football où il faut de l’argent, très clairement. Il faut des moyens pour pouvoir briller dans le football européen. Bordeaux, quoi qu’on en dise, est une ville attractive, et je comprends que des investisseurs aient envie de mettre de l’argent dans le club, mais il y a aussi toute la ville, tout ce qu’il y a autour, il y a de vrais moyens. Cela peut être bien fait. A Nice, pour l’instant, c’est très bien géré. A Lille aussi avec Gérard Lopez. On peut aimer ou non ce qui se passe, mais pour l’instant ça marche. Quand ils ont vendu Pépé, tout le monde a dit qu’ils allaient s’écrouler, mais si le championnat allait au bout, je ne suis pas sûr que Rennes garde sa troisième place parce que la dynamique était inversée. Si tu as des investisseurs étrangers qui savent s’entourer, pas forcément qui connaissent mais qui ont l’humilité de s’entourer correctement, des gens qui connaissent le foot… En France, pour accéder aux places européennes, tu n’as pas forcément besoin de dépenser 450M€ comme en Angleterre. Si tu es malin, que tu bosses correctement, que tu accompagnes des jeunes joueurs talentueux – même si tu sais que tu ne peux pas les garder 5-6 ans – que tu les fais progresser et que tu arrives à les revendre, tu peux vite avoir un modèle économique qui est viable, sans mettre trop d’argent. Après, il ne faut pas tomber dans la caricature du trading, mais si c’est fait intelligemment, tu peux t’en sortir, ce qui n’a pas été le cas à Bordeaux”.
Pour les Girondins, effectivement, nous avons la sensation que le business avant le sportif. “Là, c’est au-delà de ça, il n’y a même pas de business. François Kamano, tu devais le vendre il y a deux ans à Monaco 20M€, tu vas le revendre 5-6M€, c’est n’importe quoi. Pour le coup, là c’est tout fait à l’envers. Je parlais de Zaydou Youssouf, et Aurélien Tchouaméni. Ce dernier est plutôt bien vendu, mais c’est quand même un garçon qui avait un énorme potentiel. Youssouf, il est parti pour 2.5M€ à Saint-Etienne, c’est n’importe quoi… Un joueur comme Samuel Kalu est un joueur qui aurait pu beaucoup plus progresser à Bordeaux, qui aurait dû être mis en avant… Là, on n’est même pas sur quelque chose de prendre des jeunes joueurs comme à Lille et Monaco, pour les revendre. Là, très sincèrement, vu de l’extérieur, c’est géré n’importe comment. Il n’y a pas d’autre mot”.
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