Chronique de l’échec de la stratégie « tout pour le business »
« Le sportif doit être central ». Cette phrase, répétée par les supporters avertis, n’a eu de cesse d’être mise en avant, comme ligne directrice « logique » pour un club de football, qui n’est pas une entreprise comme une autre. Et pourtant… Passons la venue du fonds GACP, voulant miser sur la « marque » Bordeaux – en coalition cependant avec King Street puisqu’aujourd’hui la stratégie continue – les propos presque risibles de Joe DaGrosa sur les buvettes, ou encore la volonté de s’expatrier à l’international alors que les clubs de la région vous tournent le dos. Attardons-nous plutôt sur les choix de Frédéric Longuépée depuis son arrivée aux Girondins de Bordeaux, qui contribuent aujourd’hui pleinement à ce plan social, celui de propositions de départs volontaires aux salariés. « La mauvaise situation du club ne date pas d’hier ». Est-ce une raison, par une volonté souvent personnelle, d’accentuer ce déficit ? Vous connaissez la réponse. Aujourd’hui, « un plan à trois ans » est évoqué. Après le plan à cinq ans, le plan à N+1, le plan d’austérité, le plan-plan sur le terrain, et désormais le plan à trois ans, quel sera le prochain ? Manque de lisibilité dans le « projet », qui n’en a jamais été un.
Développer les recettes merchandising, un échec
Évidemment, inutile de dire qui a pris la décision de faire venir Antony Thiodet et sa ribambelle de commerciaux, afin de développer le ticketing et les recettes du stade. S’il n’est plus là aujourd’hui, devant les nombreux scandales comme celui de la billetterie ou encore du « chômage partiel-travaillé », il reste encore aujourd’hui de nombreux commerciaux, qui ne servent plus… à rien. Qui aurait pu prévoir, il est vrai, que cette crise sanitaire allait engendrer une crise économique sans précédent, ramenant les recettes du stade au néant, voire même au négatif ? Personne. Personne, ou presque, car nous vous remettons ici cette maxime : « Le sportif doit être central ». Vous vous en êtes rendu compte bien trop tard, alors que nous vous avions averti bien trop tôt. Si le sportif avait eu l’intérêt qu’il mérite, nous n’en serions probablement pas là aujourd’hui. Les résultats sportifs sont les seuls qui peuvent développer financièrement un club, et le mettre à l’équilibre, voire le rendre rentable. Tout le monde le sait dans le milieu du football, un milieu étranger à certains. Alors, machine arrière, après avoir embauché à tours de bras, voici que l’on espère leur départ. Selon France Bleu Gironde, le départ de 30 salariés est espéré, principalement des commerciaux et de salariés issus de l’administratif. Qui a validé ces recrutements pour au final désavouer sa propre stratégie ? Vous avez la réponse. Là encore, l’on pourrait avoir la bienveillance de penser que les derniers arrivés seront les premiers partis… Que nenni. « Il n’y aura pas de licenciements mais des départs en retraite aidés et/ou des accompagnements vers d’autres projets professionnels ». Probablement un peu plus de l’âme du FCGB qui va s’en aller.
Des postes doublés par pure volonté personnelle
Les Ultramarines, principal groupe de supporters des Girondins de Bordeaux, ont souvent mis en avant la dangerosité de changer, sans consultation, de responsable sécurité. C’est une évidence. Mais pour changer légalement de responsable, encore faut-il que la personne en place ne soit plus là. Là encore, David Lafarge, historique du club et ayant une très belle image dans l’environnement de celui-ci, est encore officiellement en poste, mais a été rétrogradé dans la hiérarchie au profit d’Arnaud Poupard, qui… a exactement les mêmes fonctions que lui (si ce n’est qu’il n’est même pas en relation avec les supporters, qui refusent de dialoguer avec lui, soit encore moins de tâches à effectuer…). Double emploi ? Sur le papier, oui. Mais pourquoi recruter cette personne alors que tout se passait au mieux dans ce secteur ? Pourquoi accroître la masse salariale avec deux personnes au même poste ? Pourquoi aujourd’hui proposer un plan social pour la baisse du nombre de salariés alors qu’on a volontairement doublé les postes ? Qui est responsable de cela ? Vous avez aussi la réponse. Une nouvelle fois, « faites ce que je dis, pas ce que je fais » est pleinement d’actualité.
Une valse des salariés qui dure depuis de nombreux mois
Au moment du rachat et de la venue de nombreux salariés – soit dit en passant supporters d’autres clubs, carriéristes, je-m’en-foutistes, voire incompétents pour bon nombre d’entre eux (croyez-nous, vu ce qui nous a été rapporté au niveau de certaines décisions ou idéologies chez plusieurs d’entre eux, le mot incompétence peut même paraître très faible) – est née la Team Lescure, ces salariés souvent stigmatisés car historiques, et représentant le peu de valeurs qu’il restait de notre club. France Football rapportait en février que pas moins de 40 salariés avaient déjà quitté le club ou étaient en arrêt maladie. Il y eut également le départ de dix personnes, comme nous vous le révélions, qui ont quitté le club au moment de l’arrivée d’Adidas, et qui heureusement ont été reclassées et conservées par Full Ace, qui gère désormais les boutiques du club. N’oublions pas non plus les nombreuses personnes parties avec le dernier staff technique professionnel, ou encore les départs de Souleymane Cissé (non remplacé, et qui faisait également doublon au final avec Patrick Battiston, relégué dans son bureau), Eduardo Macia, Nicolas Calo, Antony Thiodet, etc… Pour que le club ait toujours aujourd’hui 300 salariés. Comment le club peut-il avoir toujours le même nombre exorbitant de salariés après tous ces départs ces derniers mois ? Comment sont arrivées toutes ces personnes ? Par qui leur recrutement a-t-il été validé, voire souhaité ? Vous avez la réponse.
Des joueurs de la réserve dans des conditions précaires
Bordeaux n’a plus d’argent, c’est une certitude devant tous ces plans d’austérité qui se succèdent au fil des mois. Mais Bordeaux n’a plus non plus de fierté et d’amour propre. Selon nos informations, certains joueurs de la réserve sont dans une situation précaire. Dernièrement, certains se sont vus proposer, afin de continuer l’aventure à Bordeaux, des contrats au match. Ce qui représente, environ, 150€ par rencontre. Imaginez qu’il n’y ait plus de matches qui se jouent à cause de la crise sanitaire… Nous y sommes. Plus que le faible montant dont nous vous parlions, quelle personne se disant « humaine » aurait la décence, la fierté ou l’amour propre de ne serait-ce que proposer cela ? Vraiment, qui ? Financièrement, Bordeaux va mal. Dans ses valeurs humaines aussi.
Une situation sanitaire et économique qui va accentuer les choses
Bien évidemment, le contexte n’aide pas au développement du club. Assurément, Bordeaux a probablement trop de salariés (voir ici le comparatif avec les autres clubs) par rapport à son standing récent. Des joueurs sont surpayés et il s’agit probablement du début de la fin d’un système où l’on paye un joueur moyen une fortune, vis-à-vis de son faible rendement. Comme dans toute crise, c’est souvent la banqueroute qui fait que l’on repart pleinement : il faut juste espérer qu’on n’en arrive pas là car plus que des casseroles financières, des drames humains pourraient intervenir. Mais revenons à notre thème. Pertes des recettes liées au stade, baisse des revenus liés aux partenariats (comme avec le Bistro régent, à hauteur de 20% selon France Bleu Gironde), incertitude sur les droits TV et non-paiement de Mediapro alors que ce secteur représente 60% du budget du club, un mercato en berne et des plus-values à la baisse alors que Bordeaux compte sur ce secteur pour équilibrer au mieux les comptes, masse salariale des joueurs surdimensionnée par rapport à la production sur le terrain, masse salariale exorbitante pour l’administratif du club avec près de 300 salariés, déficit de la saison 201-2020, nouveau déficit à venir des suites des résultats sportifs pas à la hauteur, prêts à rembourser (Fortress, à hauteur de 40M€ notamment)… Liste non exhaustive. Heureusement, plusieurs professionnels arrivent en fin de contrat en juin, avec de gros salaires qui ne sont plus du tout en adéquation avec le marché, et encore moins avec leur rendement. Mais si l’on veut remuer le couteau dans la plaie, l’on peut parler de pertes sèches là-aussi pour ces joueurs qui vont quitter le club sans indemnité (Pablo Castro, Youssouf Sabaly, ou encore Nicolas De Préville).
Et vous, Président, quel est votre effort ?
Bien sûr, vous n’avouerez jamais vous être trompé. Nous l’avons vu avec les supporters, que vous avez méprisés, même si vous avez toujours essayé en façade de faire croire l’inverse (rassurez-vous, personne n’est dupe : supporters, salariés, presse, environnement du club…).
Mais vous,
Vous qui avez recruté ces salariés dont vous souhaitez vous
séparer aujourd’hui,
Vous qui avez doublé certains postes au niveau
administratif/sécurité par pur ego,
Vous qui vous êtes séparé d’Antony Thiodet et de Nicolas Calo que
vous aviez recruté pour « développer » le club,
Vous qui vous êtes fâché avec le poumon du stade et les garants des
valeurs de l’entité qui vous rémunère, et que vous avez travesti
puisque plus personne ne s’y identifie,
Vous, Monsieur le PDG, que faites-vous ?
Vous, Monsieur le PDG, allez-vous baisser votre salaire culminant à
40-45000€ par mois ?
Vous, Monsieur le PDG, allez-vous assumer vos échecs et
démissionner ?
Vous, allez-vous continuer à creuser une réputation dont vous ne
pourrez jamais plus vous séparer ?
C’est certainement beaucoup trop vous demander.
Vous, Monsieur le Président, partez, pour le bien de tous.
Le mail de Frédéric Longuépée sur le sujet du plan social.