Pierre Hurmic souhaite de “l’apaisement”, mais qu’attendre de cette nouvelle réunion à la mairie ? De nouvelles promesses non tenues ?

    Dans une interview accordée à Sud Ouest, Pierre Hurmic a estimé qu’il était de son “devoir de maire de jouer la carte de l’apaisement. J’ai fait une première tentative qui a échoué en octobre. J’en fais une nouvelle”​. Un changement complet de virage, lui qui fut très agressif envers King Street ou la direction des Girondins de Bordeaux, et notamment Frédéric Longuépée. Mais c’était, comme nous le savons tous, avant d’être élu maire de Bordeaux. De la récupération politique ? Si les premières semaines pouvaient laisser place au doute, le temps est passé, et n’a pu que confirmer cette impression.

    Le 8 octobre dernier, il y eut donc cette première réunion avec plusieurs personnes de l’environnement du club, dont les Ultramarines. Cette réunion a tourné court pour le principal groupe de supporters des Girondins, ces derniers refusant la présence d’Arnaud Poupard notamment. Le maire de Bordeaux a cette fois-ci “écarté” le nouveau responsable sécurité, tout comme Frédéric Longuépée, qui ont, en fait, accepté de ne pas être présents afin que cette réunion se déroule. Le FCGB sera cette fois-ci représenté par le directeur des opérations football, Ulrich Ramé, qui ne s’est jamais exprimé sur le conflit entre les supporters et la direction du club, et restant très silencieux malgré les graves accusations dont il a fait l’objet notamment dans les sombres affaires d’agents. Des accusations parfois infondées, parfois injustes, parfois extrapolées, déplacées, mais qui auraient cependant mérité des explications. “Cette fois, j’ai la garantie qu’ils vont se parler. Que la réunion soit co-dirigée par Alain Giresse, qui a le respect et la considération des supporters, doit être de nature à rassurer”. Oui et non, car tout “Petit Prince de Lescure” qu’il est, “Gigi” a lui aussi adouci son discours ces derniers mois, ne faisant d’ailleurs pas partie des “anciens” retenant les Ultras lors de leur départ de la première réunion, à l’inverse de François Grenet ou Lilian Laslandes. Les deux anciens joueurs bordelais, Champions de France 99, devraient également être de la partie ce mercredi.

    Dans cette interview de Sud Ouest, Pierre Hurmic parle d’un besoin de “trouver de nouvelles modalités de gouvernance du club, c’est une évidence. J’attends de cette réunion des garanties sur cet aspect, sur du dialogue et du respect envers les supporters”. C’est un peu ce qu’attendent les supporters bordelais, de tous horizons, depuis des mois et des mois, pendant que ce même Pierre Hurmic se montrait silencieux.

    Mais la grande question, que même plusieurs parties concernées se posent, c’est : à quoi va servir cette réunion ? Depuis le départ, les Ultramarines n’ont eu de cesse de remuer ciel et terre pour avoir un contact auprès de King Street. En vain. Pierre Hurmic, qui disait il y a quelques jours sur les réseaux sociaux avoir eu Brian Higgins au téléphone (le grand patron de King Street), n’a en réalité eu que Daniel Ehrmann, le DG de King Street. Depuis le rachat du club, les Ultras n’ont jamais eu Daniel Ehrmann. Une nouvelle fois, le maire de Bordeaux a confirmé qu’il n’avait aucun contact direct avec le fonds d’investissement. Cependant, il s’est montré “rassuré” au moins au niveau financier. “J’ai eu un contact au mois de juillet dernier, quelques jours avant le passage devant la DNCG, avec le directeur général de King Street Daniel Ehrmann. Il n’est pas le grand patron, qui est Brian Higgins, mais c’est lui qui est responsable du club. Tout le monde était alors inquiet. Daniel Ehrmann m’a rassuré en me disant que l’examen devant la DNCG se passerait bien. Ca a été le cas. Ils ont augmenté le capital de 27 millions d’euros”. Rassuré, peut-être, même si les rumeurs de vente du club se font de plus en plus insistantes, sans pour autant évoluer en coulisses selon nos informations. King Street est le cul entre trois chaises, comme le soulignait France Football. Il y a évidemment une question de gros sous, mais aussi et beaucoup une question d’image, celle d’un échec dans un investissement qu’est un club de football. Alors, investissement massif de King Street, vente du club, ou dépôt de bilan ? En fait, nous avons déjà un premier gros indice, avant le plan social déguisé en plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

    La priorité étant l’apaisement selon Pierre Hurmic. Comment faire, sans un contact avec King Street ? Comment faire, sans réellement avoir de poids sur le club lui-même, comme nous en avons eu la preuve ces derniers mois ? Comment faire alors que Frédéric Longuépée est toujours en place et qu’il s’agit de la cible numéro 1 des supporters (ainsi qu’Arnaud Poupard, au moins au même niveau) ? Il faudra réellement un Pierre Hurmic métamorphosé ce mercredi, ou peut-être conforme à ses promesses d’avant élection, pour avoir un avancement positif et dans l’intérêt des Girondins de Bordeaux et de ses supporters.