Notre « Gillot de sauvetage » ?

    Une carrière d’entraîneur très honorable

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il eut des résultats, sans forcément avoir les moyens de les réaliser. Démarrant à Sochaux en 1996 avec les moins de 15 ans, il gravit un échelon dès la saison suivante avec les moins de 17 ans. Devant de bons résultats, il devient adjoint de Philippe Anziani (Equipe première du FC Sochaux) en 1998, et aussi d’un certain Jean Fernandez la saison suivante. Il rétrogradera entre 2000 et 2003, entrainant respectivement les moins de 17 ans sochaliens (il sera d’ailleurs Champion de France dans sa catégorie), ainsi que les 18 ans nationaux. Désireux d’une autre expérience, il part entrainer lors de la saison 2003-2004 le centre de formation d’Al Ayn, aux Émirats Arabes Unis. Une année, puis des responsabilités à la rentrée de la saison 2004 où il devient l’adjoint de Joël Muller au Racing Club de Lens. Suite à de mauvais résultats, l’entraîneur est évincé, et Francis Gillot est alors nommé entraîneur en janvier 2005. Il finira sa (demi) première saison à la 7ème place de Ligue 1, à trois points de Rennes, quatrième. Il sera d’ailleurs épaulé dans cette tache par un connaisseur de la maison lensoise, Eric Sikora, ainsi que Didier Sénac, chargé de la supervision des matches. Une saison pleine donc en perspective en 2005-2006, où Francis Gillot terminera à la quatrième place de L1, se qualifiant directement pour la Coupe UEFA. Bonne pioche pour le RC Lens ! Les objectifs sont alors élevés pour la saison suivante, même si le budget ne suit pas forcément. L’entraineur lensois arrive à hisser le club nordiste jusqu’en 8èmes de finale de l’UEFA, tout en essuyant certaines critiques des suites de son classement final en championnat, une 5ème place, à égalité de points avec Bordeaux, à un tout petit point de cette place qualificative pour la Ligue des Champions, raflée par Toulouse. S’estimant injustement traité, victimes de critiques alors que le RC Lens n’est qu’au milieu de tableau au niveau du budget des clubs de L1, Francis Gillot donne sa démission au terme de cette saison (2006-2007), et sera alors remplacé par Guy Roux… Un beau parcours en championnat donc, en Coupe d’Europe, mais aussi en Coupe de France avec notamment un quart de finale… Il sera tout de même conservé dans le staff lensois avec un poste de recruteur de mai à décembre 2007, avant de retourner aux sources en janvier 2008, au poste d’entraîneur du FC Sochaux, succédant ainsi à Frédéric Hantz, démis de ses fonctions un mois plus tôt. Il sauvera le club de la relégation avec l’aide et l’éclosion d’un certain Mevlut Erding. Avec encore une fois très peu de moyens, l’entraineur arrive à maintenir Sochaux parmi l’élite, et finira en cette saison 2010-2011 à une place européenne, en faisant confiance à des jeunes, et en réussissant de très bons résultats par le jeu. Ne sentant pas d’ambition commune avec ses dirigeants, ayant un peu fait le tour de la question et se basant sur ses intuitions, Francis Gillot décide alors de quitter un club qui lui est cher, pour saisir sa chance dans un plus « grand » club, capable de lui fournir plus de moyens afin d’exercer ses qualités d’entraineur.

     

     

     

     

     

    Le profil recherché ?

    Si l’on en croit Jean-Louis Triaud, interrogé par GirondinsTV, au terme du dernier match de la saison, voici le profil de l’élu : « Ce sera un entraineur disponible avec du talent, entraineur qui devra proposer schéma de jeu et surtout faire vivre un groupe… Amener du peps, de l’envie, de l’ambition. Depuis 18 mois on joue avec des garçons inhibés, bloqués… Il faut débloquer tout ca, il faut un leader. J’ai le nom mais je le garde pour moi… Le dévoiler d’ici combien de temps ? Cela peut aller très vite, on ne s’est pas fixé de date, il n’y a pas d’urgence. Cela peut aller vite comme prendre un jour ou deux… (rires) ». Disponible ? De par ce qu’il a donné à Sochaux, tout en annonçant qu’il souhaitait partir et que les dirigeants bordelais et sochaliens discutent, oui, forcément. Avec du talent ? Assurément. Tout en sachant que les miracles qu’il a pu réaliser jusqu’alors, se sont fait sans réels moyens. Un schéma de jeu ? Offensif ! Sa dernière saison le prouve, tout en ayant une certaine qualité de jeu et des schémas tactiques intéressants et plaisants ! Faire vivre un groupe ? Bien qu’il ait du mal à sourire et qu’il ait une réputation assez « dure », du moins stricte, avec ses joueurs, les commentaires des suites de son départ de Sochaux ne sont que des compliments et l’éloge d’une personne de qualité. Et puis, ça ne leur fera pas de mal à nos « joueurs »… Du peps, de l’envie, de l’ambition ? Francis Gillot en aura à revendre ! Depuis le temps qu’il attend d’entrainer un club plus « huppé ». Même si, au niveau du point de vue des supporters, nous avons envie de lui souffler qu’il va retrouver un groupe au fond du trou psychologiquement, peut-être des joueurs surcotés, du moins un groupe qui est loin d’être sain. A cela, nous ajoutons qu’il sait parfaitement intégrer des jeunes à l’effectif professionnel. Enfin, au niveau salarial et si l’on en croit Sportune, il est l’entraîneur le moins cher dans la short liste des entraîneurs évoqués aux Girondins de Bordeaux. Pas de doute, il est l’homme parfait.

     

     

     

     

     

    L’homme de la situation ?

    Francis Gillot a aussi été joueur avant d’être entraineur. Villiers-Sire-Nicole, Valenciennes, Lens, Strasbourg, Mulhouse, Montauban (287 matches en Ligue 1 et 18 buts.)… Rien de très bandant, on vous l’accorde. Peut-être aura-t-il un jour rendez-vous vous avec ses limites en terme d’expérience de haut niveau, de vécu. Il sera d’ailleurs confronté à un groupe meurtri, touché psychologiquement, que n’a pas su relever Laurent Blanc, et encore moins Jean Tigana. Le refrain traditionnel de nos dirigeants concernant le choix de l’entraineur pour « l’avenir » sera encore une fois mentionné, mais il n’aura malheureusement pas autant de temps qu’à Sochaux au vu de la situation de notre club… Saura-t-il s’intégrer et fusionner avec un club comme le notre ? Au niveau de la tranquillité et la sérénité du Haillan peut-être, mais le manque d’expérience au niveau d’un grand club en a parfois fait tomber plus d’un. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas sa langue dans sa poche et qu’il a une vision assez réaliste après chaque match, mais saura t-il garder son sang froid au niveau de la communication si cela se passe mal ? Strict, exigeant, travailleur, à fort caractère, tant de qualificatifs qui pourront convenir à nos joueurs si désireux de liberté et de flexibilité ? Le « calibre » de nos joueurs dépasse aussi la majorité des sochaliens… Saura-t-il les gérer ? Enfin, ajoutons à cela que, malheureusement, Francis Gillot n’a jamais rien gagné depuis qu’il est entraineur. Remarquez, Tigana qui « avait tout gagné », n’a rien démontré non plus. L’homme a des qualités, c’est une certitude, mais il y a tellement d’éléments incertains que nous sommes incapables de dire si la mayonnaise prendra. Et comme chaque entraîneur, seuls les résultats du terrain comptent…

     

     

    Allez, on n’est pas compliqué, on prend les trois.

     

     

     

    MisterInfiny et Angelion