Matthieu Chalmé : “Sur la saison 2019-2020, sur 108 joueurs, il y en a 61 qui sont issus de la Nouvelle Aquitaine, soit 56%, 19 de l’Île de France, soit 18%”

    Matthieu Chalmé a tenu à casser l’idée que les Girondins de Bordeaux ne recrutaient qu’en région parisienne, délaissant ainsi les joueurs de la région. L’actuel coach au centre de formation bordelais donne des chiffres concrets, mais il reconnait également qu’il faudra intensifier les relations avec les clubs de la région pour développer la culture locale et l’identification au FCGB.

    « Il y a du vrai et du faux. Aujourd’hui, la réalité, c’est que les Girondins de Bordeaux attirent moins qu’avant. Ca, c’est indéniable. Je remonte à une certaine époque quand j’ai signé aux Girondins, on ne voulait aller jouer que dans un club. Neuf personnes sur dix voulaient jouer aux Girondins de Bordeaux. On jouait dans la cours de récré, ce n’était pas ‘je suis le Real de Madrid ou Barcelone’, non, mais les Girondins de Bordeaux. Aujourd’hui, les jeunes ont perdu un peu cette envie de venir chez nous, et il va falloir retrouver ça, être encore plus près des clubs dans la région. Après, j’ai des chiffres qui disent aujourd’hui que sur la saison 2019-2020, sur 108 joueurs, il y en a 61 qui sont issus de la Nouvelle Aquitaine, soit 56%, 19 de l’Île de France, soit 18%. Souvent, j’entends dire qu’on ne recrute qu’à Paris. C’est faux. Toute la France recrute vers Paris, on y est placé aussi. Mais on regarde en priorité dans notre région. Cela dit, la vérité aussi, c’est que les clubs sont plus présents dans notre région qu’ils ne l’étaient avant. Il y a aussi plus de références chez les jeunes, Paris, Monaco, Lyon… Ils ont un peu moins d’intérêt pour nous. Il va falloir retravailler sur ce sujet sur les années à venir […] J’ai d’autres chiffres. Concernant les pros formés au centre de formation depuis la promotion née en 92… En 92, 7 joueurs sont sortis professionnels, pas que chez nous. Sur les 6 chez nous, il y avait 6 aquitains. En 93, 8 pros dont 3 aquitains. 94, 6 pros dont 2 aquitains. 95, 6 pros dont 3 aquitains. 96, 10 pros dont 2 aquitains. 97, 5 pros, et 2 aquitains. 98, 8 pros dont 2 aquitains. 99, 9 pros, 5 aquitains. 2000, 6 pros, 3 aquitains. 2001, 6 pros 2 aquitains. 2002, 6 pros, 2 aquitains. Le joueur formé chez nous, qui ne signe pas pro chez nous, mais qui signe pro ailleurs, pour nous c’est une réussite. Il ne faut pas se voiler la face. Quand je peux signer pro aux Girondins de Bordeaux, c’est en 2001, j’arrive en fin d’année de contrat stagiaire. On sort du titre en 99, ils ont une équipe montée pour la Ligue des Champions, il n’y a pas la place pour les jeunes. C’est une réalité, Bordeaux avait de l’argent et sortait peu de joueurs, il fallait vraiment être au-dessus du lot pour s’imposer dans ce groupe. J’aurais peut-être dû mériter un contrat pro, mais même si je l’avais eu, je ne pense pas que j’aurais pu jouer sur les deux premières années. A l’époque, l’équipe était trop costaude. Pareil pour 2009, l’équipe était armée pour jouer le très haut de tableau. En revanche, oui, sur certains joueurs on n’a pas été assez patients ».