Matthieu Chalmé : “C’est tellement facile quand tu ne fais pas bien les choses de dire que c’est la faute du coach. C’est un garçon qui n’a pas tout donné pour pouvoir réussir”

Matthieu Chalmé, sur le sujet de la formation au FCGB, a tenu à revenir sur les propos d’Ilan Kebbal, qui expliquait que l’entraineur en place en réserve des Girondins de Bordeaux ne lui avait pas donné sa chance et du temps de jeu. Cela tombe plutôt bien, puisque Matthieu était justement cet entraineur en question.
« Il a fait une interview dernièrement, en disant que le coach de Bordeaux de l’époque ne lui faisait pas confiance. Ce coach de l’époque, c’est moi. Je vais être honnête sur la situation. On l’a eu avec Philippe eu U19. La première année, il était avec Patrick Battiston, il a fait une bonne entame, il va un peu avec les pros, il avait fait une bonne préparation. Et les six derniers mois avec Patrick, ça se passe déjà un peu moins bien, il est moins investi. On le récupère avec Philippe Lucas, on le voit aux entrainements, et c’est un garçon qui n’a pas tout donné pour pouvoir réussir. J’aurais bien aimé répondre à cette interview parce que c’est tellement facile quand tu ne fais pas bien les choses de dire que c’est la faute du coach. Le coach c’est un con parce qu’il ne te fait pas jouer, oui. Je l’accepte volontiers, mais je vais lui rappeler que pendant que certains bossaient à la salle le matin, lui il restait dans les vestiaires à s’allonger sur le banc et à discuter avec les autres… Et pourtant, c’est un garçon que j’appréciais, c’était un gentil garçon, qui avait des qualités. Mais il n’a pas tout donné pour s’imposer chez nous. Aujourd’hui, je pense que le fait qu’on ne l’ait pas gardé, lui a donné le déclic. Il a eu la chance de retrouver un club, et il s’est dit qu’il n’allait pas passer une seconde fois à côté de la chance qu’on lui donne… Il évolue, c’est un garçon dont on savait tous qu’il avait des qualités techniques au-dessus de la moyenne, mais à côté de ça il ne faisait pas grand-chose pour se donner les moyens de réussir. Ilan, je l’apprécie, mais il ne pourra pas me dire le contraire, il n’a pas vraiment tout donné tous les jours à l’entrainement. Il fallait le secouer un peu pour qu’il courre à l’entrainement. C’est toujours facile de critiquer quand on réussit un peu à côté. Moi le premier, j’aurais pu critiquer les Girondins de Bordeaux quand ils ne m’ont pas gardé, et j’ai choisi un autre moyen. Je me suis remis en questions. Je n’ai jamais été revanchard. J’ai réussi, tant mieux, et ça a peut-être été le meilleur déclic pour moi que de ne pas avoir signé aux Girondins de Bordeaux, même si on ne le saura jamais ».