Christophe Urios : “J’ai eu l’occasion de rencontrer Gourvennec, de discuter avec lui sur le métier. J’ai trouvé, dans la discussion, un mec stable, qui savait où il voulait aller”

    (Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport) – Photo by Icon sport

    Sur RMCChristophe Urios, le manageur de l’Union Bordeaux Bègles, s’est exprimé sur le dernier coup de sang de l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, Hatem Ben Arfa, pour qui l’histoire va probablement se terminer seulement . mois après son arrivée à Lille.

    « Ce n’est pas facile de prendre position parce qu’on ne connait pas tout. Mais j’arrive à la comprendre, même si ce n’est pas toujours simple. Quand on en arrive à des étapes comme ça, c’est soit un problème de management, c’est-à-dire qu’on a laissé faire des choses et à un moment donné, et ça explose. Soit c’est un problème d’état d’esprit, que le mec n’est pas dans l’état d’esprit. Après, sur le cas présent, je trouve ça très violent, parce que c’était une vraie opportunité pour ce garçon… j’ai eu l’occasion de rencontrer Gourvennec, de discuter avec lui sur le métier. J’ai trouvé, dans la discussion, un mec stable, un mec qui savait où il voulait aller. J’ai trouvé que c’était une belle personne, qui avait une certaine compétence. Alors, après, pourquoi en arriver là… Je ne peux pas penser une seule seconde qu’il ne s’est rien passé avant, ce n’est pas possible. Si l’équipe ne joue pas très bien, si la préparation du match n’a pas été très bonne, de balancer comme ça ces choses devant tout le monde, c’est impossible… Je suis assez d’accord sur le timing, sur la façon de le dire. C’est tellement plus facile d’échanger, de discuter le lendemain, de faire un peu le point… Après, Hatem Ben Arfa, ce n’est pas la première fois, c’est un écorché vif, et probablement qu’il ne supporte pas l’injustice, mais je ne vois pas où il y a de l’injustice. Si c’est un problème de jeu, c’est assez facile à régler, franchement… Si un joueur me fait ça ? Si on me dit que ce n’est pas comme ça qu’il faudrait jouer, je ne le prends pas mal du tout. Nous, on fonctionne avec un conseil des sages, qui sont nos leaders, donc je les vois régulièrement, on fait des points avec eux au moins une fois par mois. Il n’y a pas de sujets tabous, que ce soit par rapport à l’entrainement, la manière de fonctionner, l’organisation, le management. Après, il faut qu’il argumente sec derrière… Quand je discute avec mes leaders, je suis prêt à tout, j’entends tout, mais il faut argumenter, dire les choses. Moi aussi il y a des choses sur lesquelles je ne suis pas d’accord. Maintenant, si le joueur, quel qu’il soit, est capable de me dire ‘là, on a fait ça, peut-être qu’on aurait dû faire ça, et si on faisait ça’, et si je pense réellement que ça va nous aider, je l’applique immédiatement. Si par contre je suis convaincu que ça ne va pas nous aider, je ne l’applique pas du tout : et c’est facile pour moi. Je crois que la situation, là, est différente. Elle est après une déception, dans un vestiaire… Et après, ces putains de réseaux sociaux sont terribles… […] Tout le monde le connait ce garçon dans le milieu du foot. Tu sais que ça peut être un joueur très important dans ton effectif à condition qu’il soit placé numéro 1 et que tout tourne autour de lui. Soit tu es fan de lui et tu as envie de travailler autour de lui et tu le prends. Soit tu n’es pas fan de lui et tu ne le prends pas. Ça ne peut pas être différent […] Comme tu peux traiter ton manager et ton président d’incompétents et de tordus ? Putain… Ou alors le mec, il tire ses dernières cartouches, il s’en fout de tout, il n’a pas envie de s’emmerder, et c’est comme ça… Ou alors il se passe des choses. Je n’arrive pas à comprendre qu’on en arrive là ».

    Retranscription Girondins4Ever