Sur France Bleu Gironde, Vincent Chaudel, co-fondateur de l’Observatoire du Sport Business, a s’est exprimé sur les trois acteurs qui gèrent les Girondins de Bordeaux, King Street, Fortress et Gérard Lopez.

 

“Le problème c’est que King Street/Fortress a la surface financière d’être actionné pour qu’on lui demande de combler le passif, là où d’autres acteurs n’ont peut-être pas la possibilité. Le sujet de King Street/Fortress va être de dire, est-ce que je peux sortir vite avant qu’on me demande de remettre la main à la poche ? Ou est-ce que le club redémarre et auquel cas ça ira bien pour moi ? C’est ça le sujet parce qu’aujourd’hui, que ce soit à Bordeaux ou ailleurs, l’économie du football – il y a beaucoup d’argent qui circule autour du football, ça c’est une réalité – mais vous n’êtes pas à l’abri de louper une marche sportivement. C’est une activité humaine. Je rappelle que les Girondins de Bordeaux avaient le 6ème budget de Ligue 1 et évidemment, quand on arrive avec le 6ème budget de Ligue 1, on peut se dire qu’on peut faire une mauvaise année et terminer 10ème, 12ème… Mais on n’imagine pas terminer 20ème et c’est ça le problème.”

 

Pour Bordeaux, la tendance serait de remettre des capitaux propres du club à zéro quand ils sont à -40/-45 M€ aujourd’hui. Est-ce une discussion réaliste entre Fortress, King Street et Gérard Lopez ?

 

“Ils ont la surface financière ça c’est une évidence pour Fortress/King Street. Maintenant pour Gérard Lopez je ne sais pas mais Fortress/King Street ont cette surface là. C’est comme en bourse, vous pouvez gagner beaucoup d’argent mais vous pouvez en perdre aussi donc ça va être une question d’arbitrage de votre portefeuille. Savoir si vous prenez le risque de rester encore un moment en espérant que la valeur remonte, là c’est une chose. Dans le cas d’un investissement dans un club, ce n’est pas d’attendre en espérant que ça remonte, c’est remettre de l’argent dedans en espérant que vous le retrouverez à la sortie. C’est toute la question que doit se poser actuellement Fortress/King Street, de se dire, est-ce que si je mets les 40-45M€ pour remettre à flots le club, je peux espérer retrouver ma mise de départ d’ici 2-3 ans ? Le problème dans cette évaluation de risques c’est que d’ici 2-3 ans il va falloir se poser déjà la question du retour en Ligue 1. Le club tombe à une mauvaise saison, la saison prochaine la Ligue 1 va passer à 18 donc ça va être 4 descentes pour 2 montées. Cela suppose d’être tout de suite dans les deux montées. C’est rare de faire l’ascenseur immédiatement. Si vous n’êtes pas tout de suite dans la montée et que vous traînez, ça peut être le cas… Un club comme le RC Lens est resté longtemps en Ligue 2 par exemple. Là c’est sûr que les 45M€ que vous aurez à remettre là, vous aurez du mal à les trouver dans un horizon raisonnable.”

 

Retranscription Girondins4Ever