Bernard Lacombe : « On s’était fait tailler par les journalistes. On voulait démontrer aux français qu’on avait une équipe qui n’était pas trop mal »
Sur France Bleu Gironde, Bernard Lacombe, s’est souvenu du match aller de 1985 entre la Juventus et les Girondins de Bordeaux (3-0).
« On a été un peu trop timides. C’était bien, mais il nous manquait encore de l’expérience. Et on en avait depuis des années, puisqu’on avait vécu des matches incroyables à Split, etc… C’était des matches de Coupe d’Europe, avec beaucoup d’engagement. Mais là, la Juventus, c’est quelque chose aussi, c’est le très haut niveau, des gens qui viennent pour gagner. Nous, c’était la première année, et on était un peu timides. Quand on a joué à Bordeaux au retour, ça s’est passé différemment. On a gagné 2-0. Ça s’était passé normalement. Mais la Juventus avait une telle expérience… Ils avaient 6 Champions du Monde, en plus de Michel Platini, Boniek… C’était du très haut niveau. On n’aurait surtout pas dû être gentils avec eux, et avoir beaucoup plus d’engagement. Dans le haut niveau, de temps en temps, il faut faire les choses. Quand je dis ça, c’est les faire sauter un peu à la corde (rires) ».
Puis l’ancien attaquant se souvint du match retour (2-0).
« Ça a été un match de très haut niveau. On s’était fait tailler par les journalistes parce qu’on avait manqué ce premier match. On voulait démontrer aux gens et aux français qu’on avait une équipe qui n’était pas trop mal, qu’il y avait de l’ambition, de l’agressivité, beaucoup de talent… Un petit peu de tout. L’année 84-85 est une année magnifique qu’on a eu la chance de pouvoir vivre ».
A la 80ème minute, Patrick Battiston inscrit le but du 2-0, et tout reste encore jouable pour égaliser…
« On se disait tous qu’on allait les accrocher. Battist’ met une frappe de 25 mètres, un but extraordinaire… On a eu des moments dans ce match incroyables. Je n’ai jamais revu ce match, mais on avait une équipe impressionnante. Je n’ai jamais voulu revoir ce match. C’est un truc qui a été vraiment dur à avaler. Mais on en a parlé, reparlé, c’était des moments tellement particuliers. C’est la vie, et j’espère qu’on aura laissé de bons souvenirs à Bordeaux, parce qu’on avait vraiment une équipe super ».