Patrick Battiston : « J’ai débuté attaquant et ensuite, progressivement je suis passé au milieu mais c’était difficile. Certains disaient : on va le mettre de côté, on va arrêter »

    Dans l’émission Bordeaux Le Mag, l’invité du jour était Patrick Battiston, ancien joueur des Girondins de Bordeaux et actuellement responsable à la formation au club. Il est revenu sur son fameux but marqué face à la Juventus, alors que ce n’était pas son rôle principal.

    « J’ai toujours été assez attiré par le but. Lorsque j’étais latéral j’aimais bien monter. En priorité on est défenseur évidemment… J’ai débuté attaquant et ensuite, progressivement je suis passé au milieu mais c’était difficile pour moi d’assumer le volume de jeu, c’était compliqué. Certains disaient ‘on va le mettre de côté, on va arrêter’. J’étais en sélection de jeunes et j’avais un instituteur, Paul Luxembourg qui s’occupait des sélections. J’étais dans un bus et les gens de devant parlaient en disant ‘lui il faut le laisser de côté, c’est fini, on ne le prend plus’ et Monsieur Paul Luxembourg a dit ‘non, non, ce n’est pas possible, il faut lui donner encore une petite chance. Il a des qualités, ce sont des problèmes de croissance, on va le faire travailler’. Donc je faisais de l’aérobie. Quand mes copains couraient, moi je marchais. Je marchais parce que mon cœur battait trop vite, il me fallait les bases… On m’essaye en défenseur central, ce n’était pas une réussite, et à l’époque il y avait Paul Luxembourg et Pierre Tournier, qui était le conseiller technique régional et qui a dit ‘on va le mettre latéral droit’. C’était dans les années 70-72-73, période de l’Ajax Amterdam, Suurbier, Krol, on attaque, on défend, football total… Et donc il dit ‘on va le faire jouer là’. Je n’avais pas de bases défensives évidemment et je les ai acquises comme ça, au fil du temps. Donc je montais, je frappais, puis j’ai été en équipe nationale. Ça se passait plutôt bien et c’était du plaisir de jouer… Puis comme j’avais un petit peu le sens du but, j’aimais bien frapper. J’avais travaillé ça, j’avais peut-être cassé les oreilles à mes voisins en tapant dans le mur chez moi, pendant les vacances scolaires, afin d’essayer d’être précis. J’aimais bien et donc je me suis porté sur l’offensive et je frappais quand j’en avais l’occasion. Contre la Juve, comme les joueurs italiens étaient souvent repliés, on s’est dit que la solution pouvait peut-être venir de loin. J’avais essayé une première fois, ce n’était pas passé loin, puis une deuxième fois où c’était encore un peu plus près, et la troisième fois était la bonne (sourire). Si je retiens ce but dans ma carrière ? Non, non… Je préfère d’autres buts (sourire). Avec Bordeaux ? Oui, oui, avec Bordeaux. J’en ai marqué quelques-uns. Un jour j’avais mis un but, ce n’était pas avec Bordeaux. C’était en équipe nationale contre la Suède, en 79. J’ai retrouvé ce but que j’avais mis à Stockholm, dans la lucarne. C’était sympa et j’en ai d’autres… Je ne me souviens pas de tout évidemment, mais certains oui. »

    Retranscription Girondins4Ever