Le sous-préfet, Michel Tournaire, détaille l’entrée des supporters en Corse et dans le stade, et pointe les responsabilités

    Invité de la rédaction de RCFM ce mercredi, le sous-préfet, coordinateur pour la sécurité en Corse, Michel Tournaire, s’est exprimé sur ce qui s’est passé en tribunes lors de la rencontre entre Ajaccio et les Girondins de Bordeaux. Il détaille ainsi plusieurs interrogations que vous pouviez avoir.

    Le travail en amont d’Ajaccio-Bordeaux

    « Il y avait un arrêté préfectoral qui a été pris concernant l’interdiction d’accès à l’enceinte sportive. Ce genre de rencontre sensible fait l’objet d’un travail préparatoire, c’est ce que nous avons fait à deux reprises. Un travail préparatoire entre l’ACA, les Girondins, les forces de sécurité. Nous avons examiné le contexte dans lequel se déroulera la rencontre. A l’issue de ce travail préparatoire, il y avait plusieurs problèmes qui se posaient, et notamment l’état d’esprit des supporters ultras girondins, avec une scission entre supporters, et un état d’esprit belliqueux entre eux. Et l’accès du parcage comme on le fait, pouvait se traduire par des problèmes importants d’ordre public, entre supporters eux-mêmes »

    L’entrée des supporters en Corse

    « D’abord, il faut rappeler que nous sommes dans un pays de libertés, et la liberté d’aller et venir est un principe constitutionnel et une liberté publique. Vous ne pouvez pas empêcher les gens de se déplacer. D’une manière générale, quand on achète un billet d’avion pour aller à Paris ou Marseille, de Corse, on ne demande pas pour quelle raison on y va… Il y a cette liberté de circulation qui est un élément important. Ensuite, lors de la réunion préparatoire, on nous a indiqué au niveau de l’ACA qu’il y avait un certain nombre de places au niveau de tribunes grand public, plusieurs centaines de places. Ces places, vous pouvez les acheter en ligne, et elles ne sont pas nominative ».

    Les ultras bordelais difficilement indetifiables

    « Là aussi, il y avait les ultras, et un public familial. Le public familial n’est pas un sujet, pas une problématique. Ce sont vraiment les affrontements à l’intérieur du parcage visiteurs. Ensuite, à partir de là, vous pouvez acheter votre billet, vous pouvez arriver en Corse, mais ce n’est pas marqué sur notre visage que vous êtes Ultras, et supporters des Girondins. Les services de renseignements de Bordeaux connaissent un certain nombre de visages, de personnes, mais simplement il n’a pas été permis de détecter aux entrées du stade… L’arrêté préfectoral s’occupe de la voie publique et de l’espace public, c’est de la responsabilité du Préfet. Les gens arrivent par petits groupes, vous ne pouvez pas, vu la masse et les capacités du stade, repérer anonymement des gens qui sont en short ou en tee-shirt. La responsabilité du Club ensuite, c’est la fouille, le contrôle de la billetterie. C’est la responsabilité du club de gérer ce qui se passe à l’intérieur des tribunes ».

    A qui la responsabilité ?

    « Je dirais deux choses. Les supporters bordelais qui rentrent, nous n’avons pas détecté de supporters bordelais en tant que tels. Il n’y a pas eu de troubles à l’ordre public. On est dans un cas de figure où les gens se sont organisés individuellement. Les éléments d’informations font qu’on a pu détecter leur présence et leur arrivée au niveau de l’aéroport de Figari pour un certain nombre, et une plus petite partie l’aéroport d’Ajaccio, mais il est compliqué d’identifier leur mode d’hébergement, de déplacement. Là aussi, on est dans un Etat de droit, ce n’est pas marqué sur votre figure que vous êtes supporter des Girondins ».

    (Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport)