Valentin Rongier : “Tout le monde ressasse ça, et ça prend énormément de temps. Il y avait aussi les médias qui étaient là, qui en rajoutaient une couche…”

    Sur Colinterview, Valentin Rongier, le capitaine de l’OM, et qui était évidemment au FC Nantes, a répondu à la question de savoir comment on continuait à être concentré sur le terrain après la disparition d’Emiliano Sala.

    « C’était compliqué… Déjà, on ne voulait pas entendre parler de tout ce qui a suivi là, les discussions entre Nantes et Cardiff… Je ne demandais vraiment rien là-dessus, je ne voulais aucune information, parce que c’était la dernière des choses qui avait de l’importance à cette période-là. En tout cas, c’était dur, notre groupe a été très, très touché. Toute la ville de Nantes a été touchée, et je pense que toute la France et le monde du football en général. Donc quand tu es vraiment présent… En plus de commencer ton deuil, et d’essayer d’avancer, tu as tout le monde qui te pose des questions, tout le monde qui te demande comment ça va… Tout le monde ressasse ça, et ça prend énormément de temps. Il y avait aussi les médias qui étaient là, qui en rajoutaient une couche. Donc c’était une période compliquée à gérer… Je me rappelle, parce qu’en plus j’étais capitaine de Nantes à cette époque-là donc j’ai dû prendre la parole plusieurs fois. Il y a la famille d’Emiliano qui est aussi venue à Nantes, donc on a fait le maximum pou essayer de les soutenir, d’être avec eux. Mais c’était une période très compliquée ».

    Il y a eu pour lui deux moments assez difficiles à vivre.

    « Le premier c’était de devoir faire face à la famille d’Emiliano. Quand sa maman, sa sœur, son frère sont venus, c’était vraiment compliqué parce que personne ne peut se mettre à leur place, et personne ne peut deviner la douleur que ça représente, en plus de perdre un proche dans ces conditions, avec toute cette médiatisation. Ils ne parlaient pas le français venaient d’Argentine, il y avait tout ça à gérer, et nous on était un peu le lien, il fallait les soutenir et les protéger. Ça c’était vraiment un moment compliqué. La seconde chose c’était que la famille nous avait demandé une chose, de croire jusqu’au bout qu’il y avait une chance de retrouver l’avion et Emi. De ce fait, avant l’échauffement, on avait été voir un petit endroit en accès libre pour les supporters, et il y avait aussi les médias. La famille nous avait demandé de transmettre un message à tous les supporters… On voyait déjà des personnes qui déposaient des fleurs, comme si c’était terminé, alors que la famille y croyait vraiment… Il a fallu que je prenne la parole devant tout ce monde-là, pour les remercier du soutien, et leur dire aussi que tant qu’on n’aurait pas retrouver le corps d’Emi, l’avion, le corps du pilote, on allait y croire jusqu’au bout, et qu’on demandait de faire la même chose. Ce n’était pas facile de prendre la parole devant tout le monde pour dire ça parce qu’il y avait l’émotion, et il fallait en même temps assumer, ne pas flancher. C’était compliqué ».

    Retranscription Girondins4Ever