Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de trois anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Enock Kwateng, Peter Luccin et Michel Sanchez. Enock fête ses 28 ans, Peter ses 46 ans et Michel ses 35 ans ce 9 Avril. L’occasion de retracer leurs parcours au club. Actuellement Enock est sans club et Peter est entraîneur sans club.

Enock Kwateng

• Enock Kwateng, latéral droit, au club entre 2019 et 2022, 62 matchs et 2 buts

Défenseur central lors de sa formation, Enock Kwateng fut repositionné dans le couloir droit. Physiquement au point, à l’aise dans le duel, il pêchait dans le placement, la lecture du jeu et l’apport offensif, trop insuffisant.

Né dans une famille d’origine ghanéenne vivant dans le quartier populaire du Val Fourré de Mantes-la-Jolie, Enock Kwateng commença à jouer au football dès l’âge de 7 ans au FC Mantois 78. Attaquant à ses débuts, il redescendit progressivement jusqu’au poste de défenseur, sur les conseils de ses différents entraîneurs. Ce choix fut payant puisqu’il fut repéré par le FC Nantes qui l’intégra à son centre de formation en août 2012.

Au sein de l’académie nantaise, il se distingua, trustant les sélections dans les différentes équipes de jeunes, de U16 à U20. Défenseur central initialement, il fut repositionné dans le couloir droit de la défense. Champion d’Europe U19 en 2016, il intégra l’effectif professionnel du FC Nantes dès l’âge de 17 ans et débuta l’année suivante grâce à Der Zakarian.

Il courut ensuite après la confiance des différents entraîneurs nantais, naviguant entre la réserve et les professionnels. Arrivé en fin de contrat en juin 2019, il décida de quitter son club formateur et de rejoindre les Girondins de Bordeaux.

Sous le maillot bordelais, Enock Kwateng fit des débuts discrets, enregistrant peu d’apparitions en Ligue 1. Il faut dire qu’il était barré par Youssouf Sabaly, resté au club une saison de plus.  Ce ne fut que lors de la catastrophique saison 2021-2022 qu’il disputa une petite trentaine de rencontres avec les Marine et Blanc. Mais la relégation en Ligue 2 poussa les dirigeants bordelais à résilier son contrat (qui courait jusqu’à juin 2023), à la fin du mois d’août 2022.

Il dut attendre le mois de février suivant pour rebondir en Turquie, au sein du MKE Ankaragücü…

Inscrit au football en cachette !

Lorsqu’il signa sa première licence dans le club de sa ville natale, le FC Mantois 78, Enock Kwateng le fit contre l’avis de son père. 

Sur France Bleu Gironde, il raconta en décembre 2021 que ce furent sa mère et sa tante qui l’inscrivirent, dans le dos de son père : “Mon père ne voulait pas que je fasse du football. Mon père, c’était plus dans les études et il ne pensait pas que je pouvais faire du football. Mais moi, je voulais avoir une activité à côté de l’école”.

Et lorsqu’il intégra le monde professionnel, toute la famille se réjouit de ces cachotteries… 

Peter Luccin

• Peter Luccin, milieu défensif, au club entre 1996 et 1998, 53 matchs

Milieu défensif, Peter Luccin représentait un des plus grands espoirs du football français. À 18 ans, il possédait une maturité exceptionnelle pour son âge. Son bagage technique était de grande qualité ainsi que son jeu long et son jeu court. Elégant, il multipliait les interventions judicieuses et les relances précises. Malheureusement de mauvais choix de carrière plombèrent littéralement sa trajectoire, tout comme ses nombreuses blessures.

Après des débuts à l’âge de 6 ans à Saint-Joseph, une équipe de quartier de Marseille, Peter Luccin passa ensuite par Vivaux-Marronniers avant d’arriver aux Caillols et de découvrir un éducateur hors pair, en la personne de Marc Olive. Ce dernier ne tarda pas à le signaler à l’AS Cannes, club partenaire. Double champion de France en U17, capitaine de l’équipe de France cadets, il apparut très jeune en Première division. Confronté à une cascade de blessures, Guy Lacombe, l’entraîneur cannois, n’hésita pas longtemps avant de lancer cet admirateur de Rijkaard. Très mûr pour son âge, il ne tarda pas à se faire remarquer. Monaco et Bordeaux se disputèrent ce jeune espoir.

Il rejoignit finalement les Girondins de Bordeaux à la fin décembre 1996 alors qu’il n’avait pas 18 ans. Rolland Courbis, l’entraîneur bordelais, à qui ses parents l’avaient confié, joua un rôle décisif dans le venue de ce jeune espoir. Pris sous sa coupe par Jean-Pierre Papin, il intégra rapidement le milieu de terrain et joua 16 matches en une demi-saison.

Sa saison 1997-1998 commença plus difficilement. Participant au championnat du Monde des U21, il n’eut que peu de vacances et retrouva le banc de touche sous les ordres de Guy Stéphan. Affecté par le départ de Courbis à Marseille, il mit du temps à retrouver son niveau. Ce ne fut qu’avec Elie Baup qu’il confirma ses débuts prometteurs sous le maillot girondin en devenant un homme de base du milieu aux côtés de Michel Pavon. Avec les Marine et blanc, il franchit un palier supplémentaire et découvrit la Coupe d’Europe.

Durant l’été 1998, Rolland Courbis fit le forcing pour l’attirer à l’Olympique de Marseille, son nouveau club. Mais les dirigeants bordelais étaient peu enclins à le lâcher. Le joueur alla au bras de fer avec les Girondins qui finirent par céder pour un transfert de 7,5 M€ et un contrat de … 12 ans !

Sa carrière le conduisit ensuite au Paris SG, avant de rejoindre l’Espagne, au Celta Vigo, à l’Atletico Madrid, au Real Saragosse, au Racing Santander, puis en Suisse, à Lausanne avant de terminer en MLS au FC Dallas.

Un transfert historique

Quelques jours après Noël 1996, les Girondins de Bordeaux officialisaient l’arrivée de l’espoir cannois Peter Luccin en qualité de joker. Cette transaction pouvait être considérée comme “historique” car elle présentait des caractéristiques particulières.

Âgé de 17 ans et demi, Peter Luccin signa un contrat de … 7 ans et demi ! Cet engagement se définissait ainsi : 6 mois comme aspirant, 3 ans comme stagiaire, 4 ans comme professionnel. Le montant du transfert évoqué à l’époque fut de 6 MF (soit 1,2 M€ actuels).

L’AS Monaco proposait 7 MF mais les parents du jeune Cannois préférèrent qu’il choisisse Bordeaux et Rolland Courbis, chargé de prendre sous son aile le petit Marseillais.

Finalement, Peter Luccin ne resta qu’une saison et demi puisqu’il s’engagea pour 12 ans avec l’OM !