Modeste: « Pourvu qu’on gagne »
Seconde interview d’Anthony Modeste, réalisée par Le Progrès avant cette confrontation face aux Verts. L’attaquant bordelais évoque notamment le passage de son père, défenseur central, à l’AS Saint-Etienne au cours des années 70. Il revient également sur la saison difficile du club bordelais, et la préparation de la prochaine rencontre de Ligue 1 face à Saint-Etienne.
Votre père, Guy, a joué à Saint-Etienne dans les années 70 (1). Il vous a raconté son aventure sous le maillot vert ?
L’épopée des Verts, qui n’en a pas entendu parler ? Ce fut une grosse génération, un club mythique. Mon père m’a dit souvent que l’ambiance dans le stade était chaude les soirs de match.
Lui jouait défenseur central, et vous, vous opérez au poste d’attaquant ?
Comme tous les gamins, mon père était mon idole, mais il m’a laissé suivre mon chemin. Tout jeune, en benjamin, je jouais comme lui défenseur central. Mais je m’ennuyais à ce poste. J’en ai eu marre. Je suis passé devant. J’y suis resté.
Vous avez quitté la douceur angevine pour découvrir la pression girondine.
Quand je suis arrivé, on parlait de Champions’League. Et puis, au fil du temps, la situation s’est dégradée. On est même redescendu un peu bas. Toutes les hypothèses étaient avancées : l’Europa League, le maintien. C’est pourquoi une chance d’être encore dans la course pour l’Europe.
Presque un miracle. C’est sûrement dû au fait que le championnat est très serré. Alors, on est très déterminé avant ce match contre Saint-Etienne. On a envie de se faire plaisir et d’en donner à nos supporters.
Comment expliquez-vous la saison en dents de scie des Girondins de Bordeaux?
Pour résumer cette saison, il suffit de regarder notre match contre Lille. On ramène un bon point (1-1) mais en même temps, on fait preuve d’une inefficacité qui nous pénalise.
En gros, on a quatre occasions et on marque un but. Et encore sur coup de pied arrêté. Lille en a une et la met au fond. On a trop souvent loupé le coche à domicile.
On fait vraiment un blocage à Chaban Delmas. Je pense par exemple au match contre Arles-Avignon. Tout ça va s’arrêter contre Saint-Etienne. A la limite, on s’en fiche de ne pas être beaux à voir jouer. Pourvu qu’on gagne.
Cette semaine, Jean-Pierre Papin s’est fait votre avocat – vous promettant un bel avenir – face aux critiques qui pleuvent sur vous et votre équipe. Qu’en pensez-vous ?
Je n’étais pas au courant parce que ne lis pas trop les journaux en ce moment. Mais c’est un honneur pour moi d’être soutenu par quelqu’un qui a marqué l’histoire du football français et sait de quoi il parle.
Vous êtes tout de même le meilleur buteur bordelais cette saison avec 10 buts. C’est correct pour une première saison en Ligue 1 ?
C’est bien dans un club moyen mais ce n’est pas ce que l’on attend de moi ici. Cela dit, je ne me fais pas de souci. Bien sûr, j’ai raté des occasions faciles. Mais je m’en crée, c’est essentiel pour un attaquant.
Vous pouvez passer devant Saint-Etienne si vous les battez dimanche.
Ce sera sûrement un beau match. L’ASSE joue bien au football, ne viendra pas défendre à dix, comme beaucoup d’autres. Vu de l’extérieur, on sent une bonne ambiance dans leur groupe. Avec un entraîneur qui a su imposer sa patte. Ils ont de bons jeunes. Je connais bien Blaise Matuidi, Dimitri Payet, Baky Sako, Manu Rivière.
Vous avez un message à leur faire passer ?
Juste qu’ils nous laissent gagner (rires) …