Bedouet, Conf. de presse

    Le site officiel a retranscrit l’intégralité de la conférence de presse du nouvel entraîneur bordelais par interim, Eric Bedouet. Il évoque en détail la préparation de la réception du Paris Saint-Germain au stade Chaban-Delmas, un match important pour assurer définitivement le maintien du club bordelais.

     

     

     

     

    Comment se présente ce match face à Paris qui va venir chercher sa qualification pour la Ligue des Champions ?

    Eric Bedouet : C’est un match intéressant à disputer. On est footballeur professionnel pour jouer des rencontres comme celles-là. Le stade sera plein. Il y aura de la pression en raison des résultats d’hier (dimanche, ndrl). Les équipes qui sont derrière nous se rapprochent et ce n’est pas simple à gérer. J’ai dit aux joueurs qu’il faut aborder ces 3 derniers matches comme des matches de Coupe. Contre Lens, j’étais satisfait de la façon dont le groupe a évolué et nous aurions dû gagner. Paris, Toulouse et Montpellier sont 3 matches très importants. Il faut tout donner. Nous avons à nous faire pardonner vis-à-vis de nos supporters après le match face à Sochaux. Si les joueurs font les efforts, ne rechignent pas à défendre un copain dans la difficulté, le public les encouragera. L’état d’esprit doit être parfait.

     

    Il faut que les joueurs se lâchent, chose qu’ils n’ont jamais faite depuis le début de la saison.

    C’est encore plus difficile de se lâcher dans ces circonstances mais si nous sommes dans cette situation-là, c’est aussi de notre faute. Il faut assumer. C’est n’est pas dû au hasard si nous sommes à 4 points du 1er relégable. Quand on vit une saison comme celle-là, il y a toujours des circonstances défavorables. Le match à Lens en est un parfait exemple. Jamais nous ne devons perdre. Ce sera difficile jusqu’au bout. Il faut prendre le match qui arrive très au sérieux. De ce côté-là, les joueurs sont avertis.

     

    Allez-vous être plus entreprenants dans le jeu ? Plus surprenants en jouant à 2 attaquants ?

    Je pense que le fait de mettre 2 ou 3 attaquants ne change pas fondamentalement les choses. Contre Auxerre, nous avons joué à une pointe et nous avons marqué 3 buts. Nous avons fait la même chose à Brest dans une organisation similaire.

     

    Comprenez-vous que les supporters en aient marre de ne voir qu’un seul attaquant ?

    Cela ne sert à rien d’aligner 2 attaquants s’ils ne sont pas complémentaires. Il faut une complémentarité entre eux et c’est difficile à trouver. J’aime bien jouer avec 2 attaquants. Avec 3, c’est encore mieux. Tout dépend de l’effectif. Je recherche le meilleur équilibre possible pour que nous ayons l’opportunité de marquer. S’il suffisait d’aligner 3 attaquants pour gagner, nous l’aurions fait depuis très longtemps. Je souhaite que les joueurs se projettent vite vers l’avant. Nous sommes capables de faire des choses bien. Nous en avons faites lors de certains matches. Dans ce genre de rencontres, l’envie de donner le maximum, la rage sont le plus important. La tactique est secondaire. Il faut être très vigilants et respectueux des consignes.

     

    Qu’est-ce qui vous fait penser que vos joueurs vont avoir envie alors que depuis le début de la saison…

    J’espère qu’ils sont conscients que nous ne devons plus nous louper. La fin da saison arrive et nous ne sommes pas encore sauvés.

     

    La semaine dernière, vous disiez que le groupe était meurtri mentalement. Sentez-vous une évolution depuis votre prise de fonction ?

    Nous avons un langage et une approche un petit peu différents avec le nouveau staff. Les joueurs sont réceptifs. Il faut soigner les têtes et les mettre en confiance. Mis à part le résultat, j’étais satisfait de leur match à Lens. Face à Paris, ils vont jouer devant un public nombreux, peut être difficile mais j’espère qu’il nous encouragera de par notre comportement sur le terrain.

     

    Si le public se lie contre l’équipe à cause d’un but encaissé…

    Cela peut arriver. Il faut tout donner. Ce n’est pas compliqué. Je veux que les joueurs qui sont sur le terrain s’arrachent et se mettent minables. Il n’y a pas de questions à se poser. Ceux qui ne donnent pas tout sortiront.

     

     

     

     

    Jean Tigana tenait un discours identique. Il n’était entendu que de façon occasionnelle.

    L’enjeu est très important. Nous devons terminer la saison du mieux possible pour bien préparer la suivante.

     

    Benoît Trémoulinas a évolué dans une position plus offensive à Lens. Est-ce un choix ponctuel et cela peut-il être un choix jusqu’à la fin de la saison ?

    Cela peut être un choix jusqu’à la fin de la saison. Je le trouve très bien dans ce système-là. D’autre part, nous savons que le côté droit de Paris est très fort. L’apport offensif de Benoît est intéressant. Il est rapide et jouait à ce poste-là étant plus jeune. Ce sont des bonnes expériences pour les joueurs. Il ne faut pas se cantonner à un poste si on a la possibilité de changer. Il prend cela avec cœur et tout se passe bien.

     

    Alou Diarra revient.

    Alou revient et il a envie de revenir. Nous avons longtemps discuté ce matin (lundi, ndrl). Tout le monde a envie de se battre sur ce match-là. Ce sont des professionnels et ils veulent redonner au club ce qu’il leur a apporté comme bons moments. Nous sommes dans une période difficile. Il faut savoir être digne dans l’effort et dans son comportement, et finir la tête haute.

     

    Vous discutez beaucoup avec eux depuis votre prise de fonction. Vous rattrapez le temps perdu ?

    Chacun son style. Je discute beaucoup, j’ai toujours fonctionné comme cela. J’estime qu’il faut impliquer les joueurs et les responsabiliser. Après, c’est plus facile. Il faut arriver à les mettre dans les meilleures conditions possibles. Des fois, quand on discute de choses banales, cela débloque des situations. J’espère que ce fonctionnement va les aider.

     

    Avez-vous dit à Jean Tigana qu’il ne parlait peut être pas assez au groupe ?

    Il y a des gens qui ne discutent pas. C’est un petit peu la pédagogie de la découverte. On ne va rien dire et le joueur doit trouver de lui-même les solutions. C’est un mode de fonctionnement.

     

    Vous avez 45 points et les équipes de derrière gagnent. Etes-vous vraiment inquiets ?

    Oui. Les 3 matches qui arrivent sont très importants. Dans les moments où cela ne va pas bien, il y a toujours des signes négatifs au cours des matches. Comme à Lens. A un moment donné, il faut renverser la vapeur et se battre pour que cela aille dans le bon sens. C’est simple à dire mais moins facile à faire.

     

     

     

     

    Lille se dirige vers le doublé, récompense d’un club qui s’est construit. Est-ce un modèle pour vous ?

    Bien sûr. Nous avons été à leur place il n’y a pas longtemps. Il faut arriver à gérer les saisons de transition pour ne pas se retrouver dans une situation difficile comme la nôtre. Beaucoup de choses ont évolué, nous avons perdu de bons joueurs.

     

    C’est peut être le danger qui guette Lille la saison prochaine ?

    Il faut tirer les enseignements de cette saison. Un entraîneur ne démissionne pas 4 fois par hasard. Maintenant, il faut analyser les choses à froid. Je ne me fais pas de soucis pour l’avenir de Bordeaux. C’est un très bon club. Nous avons vécu cela en 2005, nous le revivons un petit peu actuellement et il faut que la saison se termine bien. Je veux que les joueurs fassent le maximum et n’aient pas de regrets.

     

    Est-il important de vite connaître le nom du futur entraîneur ou y a-t-il le temps ?

    Je ne sais pas. Ce n’est pas ma préoccupation du moment. Je suis concentré à fond sur la préparation de ces 3 matches.

     

    Les joueurs, eux, se sont peut être projetés sur l’année prochaine…

    Ils n’ont pas intérêt à se projeter sur l’année prochaine mais plutôt sur les matches qui arrivent. S’ils se projettent à trop long terme, cela risque d’être dramatique. Les 3 matches qui arrivent sont peut être capitaux pour la vie du club. Il ne faut pas rigoler avec cela. Les joueurs en sont conscients. Nous en avons suffisamment parlé. Mathématiquement, nous ne sommes pas sauvés. Nous ne savons pas ce qu’il peut se passer. Nous avons vu le cas de Monaco qui prend un but à la dernière minute contre Lens. C’est épouvantable et je ne veux pas revivre ces choses-là. Il faut vite se mettre à l’abri.