[ITW] Ramé

     

    le site Girondins.com nous propose une nouvelle interview d’Ulrich Ramé, en voici l’intégralité.

     

    Quel est l’entraîneur qui t’a le plus marqué à Bordeaux ? De Zidane

     

    Tous les entraîneurs laissent quelque chose. Il n’y a pas un entraîneur que je ne regrette pas. Ils m’ont tous apporté quelque chose. Que ce soit Elie Baup, Michel Pavon, Laurent Blanc ou Jean Tigana. Tous avaient leur approche du football, du vestiaire, de la compétition et des exigences du métier. On apprend toujours quelque chose de nouveau ou de différent. J’ai un poste à part. La demande de l’entraîneur vis-à-vis du gardien est toujours la même. Ce que je retiens d’eux, c’est le côté management car j’étais un peu à l’écart par rapport aux joueurs de champ. Je me suis conforté et arrêté à ce que l’on me demandait. J’ai plus retenu leur gestion du groupe, comment ils faisaient passer leur philosophie de jeu. Quand on aime le football, on ne peut pas rester insensible à tout cela.

     

     

    Ulrich, tu es un véritable monument des Girondins. Cela me fait bizarre de te voir partir… Tu es très expérimenté et tu as débuté en 1997 avec les Girondins. Sens-tu une énorme différence entre la mentalité des joueurs de ta génération et les jeunes footballeurs actuels ? De Michel

     

    Oui, il y a des nuances et des changements mais ce n’est pas forcément lié au football. C’est surtout la société qui évolue. Il faut faire prendre conscience aux jeunes générations que tous les joueurs doivent parler le même langage sur le terrain, quelque soit l’âge. Sinon, les performances ne peuvent pas suivre. Certaines données ont changé. Tout va plus vite mais tout cela est présent dans l’environnement. Le message primordial à faire passer, c’est l’équipe. Il faut qu’il se passe quelque chose à l’intérieur de cette équipe. Une osmose doit se créer, de la complémentarité. Tout cela existait il y a 10 ans et rien n’a changé aujourd’hui. Pour le reste, il est sûr qu’il y a eu des changements dans l’environnement des joueurs et dans la sphère médiatique. Il y a 10 ans, il n’y avait qu’un quotidien sportif et c’était le début d’Internet. Aujourd’hui, il y a beaucoup de journaux, la communication, la télévision, la radio… Tout cela est décuplé. C’est pour cette raison que le métier d’entraîneur a évolué. On lui demande la même chose qu’il y a 10 ans mais avec beaucoup plus de choses à gérer en dehors du terrain.

     

     

     

     

    Bonjour Ulrich et bravo pour ton immense carrière. Quels sont tes goûts cinéma ? De Léa

     

    J’adore les documentaires, cela me permet de m’informer et de me cultiver. Au niveau du cinéma, je suis plus films d’action, polars. Je ne suis pas trop films à l’eau de rose et je déteste les films d’horreur. Il existe une grande variété.

     

     

    En 14 ans à Bordeaux, tu as vu beaucoup de tes coéquipiers mettre un terme à leur carrière comme Jemmali, Jurietti, Micoud… As-tu parlé avec eux de ce changement de vie ? De Patrick

     

    Non, pas réellement. C’est propre à chacun. Les anciens professionnels que j’ai rencontrés m’ont conseillé de poursuivre au maximum ma carrière. On parle d’une petite mort. Il faut s’y préparer psychologiquement mais, quand cela arrive, il y a un passage difficile pour tout le monde. C’est un changement de rythme. Certains arrêtent parce que psychologiquement, ils n’en peuvent plus. Sincèrement, ce n’est pas mon cas. Je n’ai pas beaucoup évoqué ma fin de carrière avec eux.

     

     

    Quel effet ça fait d’être entraîner par un ancien coéquipier comme quand il y avait Laurent Blanc à Bordeaux ? D’André-Pierre

     

    Que ce soit avec Michel Pavon ou Laurent Blanc, c’était un peu bizarre au début. Ensuite, nous en revenons à cette question de respect. Pour respecter le travail de l’entraîneur, qui était le plus important, je restais à ma place. Moi joueur et Michel ou Laurent, entraîneur. Ils avaient des responsabilités par rapport à un groupe et des comptes à rendre à la direction. Le fait de ne pas s’immiscer dans le travail de l’entraîneur est le moindre des respects, même si nous avons eu des affinités en tant que joueur.

     

     

     

     

    Ulrich, merci, vraiment merci pour tout ce que tu as fait à Bordeaux. Selon toi, quel est le meilleur gardien actuel et de tous les temps ? De Justine

     

    Au niveau français, il existe une très bonne école de gardiens. On parle beaucoup d’Hugo Lloris, de Stève Mandanda ou de Carras’ (Cédric Carrasso, NDLR). Ils font partie des gardiens jouant le plus régulièrement au plus haut niveau et ils sont avec les Bleus. Au-delà de ces 3 gardiens, il existe vraiment une belle école de formation. L’équipe de France n’a pas trop de soucis à se faire sur ce poste. Je pense que le gardien de Schalke 04, Manuel Neuer, est un phénomène (il vient d’être transféré au Bayern Munich, NDLR). Que ce soit techniquement ou athlétiquement, il est très fort. Il y a beaucoup de gardiens à la fois efficace et spectaculaire. C’est bien pour les supporters.

     

     

    Yul, tu passes tes diplômes d’entraîneur. Comment ça se passe ? De Pierre

     

    Plutôt bien. Je viens de faire 2 semaines de formation et il y aura une semaine d’examens dans le courant du mois de juin. J’en suis au 4ème diplôme. Cela suit son cours et c’est vraiment très intéressant. Quand on est joueur, on applique ce que l’entraîneur nous demande. Là, j’étudie la méthodologie, la façon de faire passer un message. Il faut chercher le moyen d’être efficace. La formation ne donne pas tout. Il y a le vécu, la vision personnelle, la philosophie de jeu… Tout cela est propre à chacun