Espanol “Davantage éducateur”

    Officiant dans de nouvelles fonctions au sein du club, Pierre Espanol a retrouvé les terrains, aux côtés de Patrick Battiston et tout le staff de la réserve bordelaise. Dans cette interview, il revient plus en détails sur ce nouveau rôle, sa conception du métier d’éducateur, et les principes d’une formation efficace.

     

     

     

     

    La formation semble plus vous attirer que l’entraînement de seniors ?

     

    Dans le football, les carrières sont souvent le produit d’opportunités. Si j’ai assuré à plusieurs reprises des fonctions d’entraîneur adjoint à Paris (PSG), Rennes (aux côtés de Philippe Bergeroo), Ajaccio et Sochaux, je suis plus à mon aise avec les jeunes. Je me sens davantage éducateur. J’ai d’ailleurs travaillé au centre de Castelmaurou de 1995 à 2000.

     

    Vous retrouvez-vous dans le foot d’aujourd’hui ?

     

    Sur le plan des structures, le football a évolué comme toutes les activités de la société. Il n’est pas pire non plus. L’importance de l’argent n’est qu’un reflet de l’économie libérale. Surtout que cela touche aussi de plus en plus de jeunes. Autre problème, les recrutements sont intenses et élargis dans la mesure où le nombre de compétitions ne fait qu’augmenter sur la planète. Il faut aussi tenir compte des desiderata des clubs. Résultat inattendu : des joueurs moyens ont été confortés alors qu’ils étaient justes passables. Pour être plus clair, on a trop fait la part belle aux marathoniens sur les « créateurs ». Il semble que l’on en revienne, à l’instar des Espagnols.

     

    C’est justement de votre responsabilité ?

     

    Trop longtemps on a cru qu’avec le travail, la volonté… Non, ils resteraient moyens. Même si la condition physique demeure primordiale. Le football c’est autre chose.

     

    Quelle serait votre définition du rôle d’éducateur ?

     

    Vaste programme. C’est être capable de gérer les émotions de ces jeunes (la pression), bonifier les points forts. Mais aussi leur inculquer les règles élémentaires de vie en société. Leur donner confiance sans les tromper.

     

     

    Source: La Dépêche