NDT répond à Matthieu Rouveyre

     

     

    Nicolas de Tavernost vient de publier, via le site officiel du club, une lettre ouverte en réponse à l’interview délivrée par le conseiller municipal Matthieu Rouveyre au Parisien au sujet du projet de Grand Stade. Voici l’intégralité de la réponse fournie par l’actionnaire des Girondins de Bordeaux.

     

     

     

    « Cher Monsieur,

     

    Nous avons pris connaissance de votre interview du 13 janvier dans Le Parisien avec un certain étonnement.

     

    Vous affirmez que le Groupe M6, actionnaire majoritaire du FCGB, ne cherche qu’à augmenter sa rentabilité avec le projet de nouveau stade.

    Le Groupe M6 n’a en réalité jamais gagné d’argent avec le club. Nous avons investi 20 M€ en 1999 et nous accompagnons le club dans son activité depuis maintenant presque 13 ans. Nous avons financé des pertes, à peine équilibrées par les profits des 5 dernières années. Nous avons de nouveau perdu de l’argent cette année. Le football est une activité atypique qui n’obéit pas à la logique économique que vous semblez décrire. La présence de M6 aux côtés du FCGB n’est aucunement guidée par la recherche d’une augmentation de rentabilité à tout crin. Les recettes additionnelles permettront simplement de financer le stade lui-même et de renforcer un club devant faire face à une compétition qui, vous l’aurez noté au vu des développements récents, devient de plus en plus difficile.

     

    Outre l’actionnaire, votre jugement n’épargne pas non plus le club.

    Sachez néanmoins que le FCGB crée chaque année des emplois et contribue pour plus de 40M€ par an au paiement d’impôts, de taxes et de cotisations de toute nature. Par ailleurs, le club génère des retombées économiques significatives dans toute l’agglomération. Développer le chiffre d’affaires du club avec le nouveau stade, c’est donc participer au développement bénéfique de l’économie locale et à l’accroissement des taxes et cotisations reversées aux collectivités.

     

    Nous regrettons votre peu d’enthousiasme pour ce projet important pour le Club, la Ville et la Région. Or, le changement de stade s’avère aujourd’hui être une nécessité : trop vétuste, les conditions d’accueil et de sécurité y sont de plus en plus délicates. Renoncer à ce projet reviendrait par ailleurs à se priver de grands concerts événementiels et à tirer un trait sur les équipes de France de football et de rugby à Bordeaux dans le cadre de grandes compétitions internationales. Se profile notamment l’Euro 2016 en France : souhaitez-vous réellement que Bordeaux ne puisse représenter le Grand Ouest et que de grandes équipes internationales jouent ailleurs ?

     

    Nous regrettons enfin que ce projet d’avenir puisse attiser des polémiques alors même qu’il est censé transcender les intérêts partisans des uns et des autres. La ville de Bordeaux, la CUB et la région Aquitaine s’inscrivent pourtant dans la même dynamique : elles soutiennent ce projet. L’exemple lillois que vous connaissez est également très éloquent : il démontre, si besoin était, le caractère primatial d’une dynamique partagée par toutes les parties prenantes pour avancer sereinement et efficacement.

     

    Nous croyons beaucoup à ce projet de stade. Nous y avons investi de l’énergie, du temps et de l’argent. Le Groupe M6 a choisi d’accompagner financièrement ce projet avec un investissement unique en France pour un club de Ligue 1 : un apport de 20 M€ et un loyer de 3,8 M€ par an, sur 30 ans. Porteur pour la ville et la Région, ce stade, qui sera un élément architectural majeur pour l’agglomération bordelaise, générera sans aucun doute de nouveaux revenus. Il sera en outre un facteur d’emplois – sa construction d’abord, son entretien et exploitation ensuite – pour toute l’agglomération.

     

    Face au risque financier que prend notre Groupe pour les Girondins et le financement du Stade, face au travail de nos équipes, aux côtés de la ville de Bordeaux, nous aurions cru –peut-être naïvement- que nous serions encouragés par les responsables politiques. Vous comprendrez donc notre déception face à votre réaction.

     

    Je me tiens évidemment personnellement à votre disposition pour tout renseignement que vous auriez à nous demander.

     

    Je vous prie de croire, cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments distingués. »

     

    Nicolas de TAVERNOST