Sané, une affaire de famille

    Les frères Sané vont se retrouver ce dimanche, à Nancy. Voici l’entretien croisé réalisé par L’Equipe.

     

     

     

     

    «Lamine, Salif, qui a été le premier à chambrer l’autre avant ce Nancy-Bordeaux ?

    Lamine Sané : C’est lui. Comme il a de bons résultats en ce moment, il m’a dit qu’on allait prendre une valise.

    Salif Sané : Je lui ai dit que ça ne serait pas le même match qu’à l’aller (défaite 2-0 des nancéiens, NDLR). Qu’il allait retrouver des guerriers en face de lui.

    LS : Le petit, il faut qu’il nous respecte un peu (Rires). On verra bien dimanche.

     

     

    Qu’est-ce que ça change d’affronter son frère ?

    SS : C’est toujours un peu particulier, mais pour moi, ça reste un match comme un autre. Je vais le jouer comme si c’était Paris ou Montpellier en face.

    LS : Dans les couloirs, on va sans doute se chambrer un peu. Mais sur le terrain, on sera concentrés.

     

     

    Il paraît que vos deux caractères sont aux antipodes. Salif serait un peu foufou, tandis que Lamine serait davantage posé.

    LS : Je suis plus mature. Lui, c’est le petit marrant de la famille. Il aime bien faire des petites crasses comme tailler mon petit frère ou retirer la chaise au moment où on s’assoit…

    SS : Ah non, ça, ce n’est pas vrai ! Pour le petit frère, ok, j’aime bien le critiquer sur son physique (rires).

    LS : Mais avec les filles, tu as encore du boulot à faire (rires).

    SS : Oui, je ne suis pas encore à ta hauteur, mais attends quelques mois, je vais te dépasser !

     

     

    Malgré ces différences, vous semblez très proches.

    LS : Oui, depuis qu’il est parti à Nancy, il me manque. C’est l’un de mes frères avec qui j’ai le plus de feeling. Mais bon, je préfère qu’il fasse son chemin plutôt qu’il tourne autour du pot.

    SS : On se rattrape quand je suis à Bordeaux. La plupart du temps, je dors chez lui. On a plein de choses en commun : la Play, la musique, le cinéma, le basket et… le foot.

     

     

    Chez les Sané, le foot, c’est un peu une affaire de famille, non ?

    LS : Le grand frère joue à Beauvais et il a des propositions à l’étranger…

    SS : On a aussi un petit frère qui joue à Lormont, où on est tous les deux passés, et un autre qui joue pour le plaisir. Chez nous, tout le monde joue au foot !

     

     

    Il paraît que votre père croyait davantage en Salif qu’en Lamine, c’est vrai ?

    LS : Moi, j’ai fait pas mal de clubs dans le Sud. Salif, lui, il a éclaté d’un coup à Bordeaux. Il a pris de la taille, du gabarit… Il s’est vraiment imposé en formation chez les Girondins. C’est normal que notre père y ait cru un peu plus.

    SS : Mais pour moi, Lamine, c’est lui le vrai espoir de la famille. Il s’est vraiment donné les moyens de réussir alors que moi, je jouais d’abord pour m’amuser. J’ai senti que je basculais dans un autre monde quand je me suis entraîné pour la première fois avec les pros.

     

     

    Quelle est la qualité que vous lui enviez ?

    LS : Techniquement, il est à l’aise.

    SS : Sa vitesse.

     

     

    Et le défaut que vous ne lui enviez pas ?

    LS : Sa vitesse (rires).

    SS : Son pied gauche !

     

     

    Votre pronostic pour dimanche ?

    LS : 2-0 pour nous.

    SS : Eh, faut que tu saches que tu ne vas pas affronter la même équipe qu’il y a six mois. Moi aussi je dis 2-0, mais pour Nancy !»

     

     

    L’Equipe