Lobello : “Rien à reprocher aux joueurs”

    Interrogé hier par 20 minutes, l’entraîneur adjoint René Lobello ne semble pas touché par les critiques de son équipe et protège même ses joueurs. Une interview intéressante.

     

     

    Comment vivez-vous les critiques du monde du football à l’encontre du coach, Francis Gillot au sujet de la qualité du jeu de Bordeaux ?

    Par principe, quand on attaque un des miens je montre les dents, je ne suis pas content et je souffre. Comme quand on attaque les joueurs et l’institution parce que l’on travaille ensemble comme une famille. Ca ne fait pas plaisir quand l’un des nôtres est en difficulté. Après, les critiques… on sait le travail que l’on a à faire, on sait comment et dans quelles conditions on le fait. On est au quotidien avec les joueurs, on connaît le métier.

     

    Vous comprenez ces critiques ?

    Ce qui est beau dans le football, c’est que tout le monde peut entraîner, tout le monde a une idée. Je ne lis pas la presse et je ne regarde pas la télé. Pas par choix mais parce que j’ai toujours pensé que la lecture était faite pour apprendre quelque chose. Donc, chaque fois que je peux apprendre quelque chose sur des entraîneurs, des joueurs, sur leurs comportements, leur évolution je lis. Sinon, ça ne m’intéresse pas. L’autre jour, j’ai appris en lisant un article sur le rugbyman Johnny Wilkinson, sa méthode de préparation, son métier. Là, ça m’intéresse.

     

    Dans le jeu, on sent que votre équipe va un peu mieux…

    [Il coupe] Je vais la faire courte. Dans la possession du ballon, contre Marseille, contre Lorient, on y est. On est bien, on joue, on n’est pas à jeter à la poubelle. Après, c’est un problème d’efficacité. Aujourd’hui, il nous manque le but. C’est le plus difficile. Ou tu as des Messi ou il te faut de la confiance. Le but, c’est de donner confiance. Il y a tout un environnement, ça part des coachs, des partenaires, i l faut essayer de se mettre dans les meilleures dispositions. Ca va venir. On n’ose pas tirer quand on est en position. On a un petit peu peur. Il suffit que l’un marque et ça va repartir.

     

    Le retour à un rythme plus calme est-il l’explication de l’amélioration du jeu ?

    Pendant la Coupe d’Europe, on n’a pas pu s’entraîner normalement. On a fait des séances de récupération, les joueurs étaient usés psychologiquement et physiquement. Il y a eu une coupure, on a pu s’entraîner correctement, on a récupéré une certaine qualité dans la circulation du ballon, une certaine logique… ce qui nous manque, c’est le déclic en marquant.

     

    Retrouver le temps de s’entraîner normalement afin de récupérer des automatismes au mois d’avril, ce n’est pas trop tard ?

    De travailler, ce n’est jamais trop tard. Avant, on ne pouvait pas, on n’avait pas le temps. On sortait des matchs, les organismes étaient en souffrance. Ce qui est important c’est de travailler, de redoubler de concentration et d’ardeur dans le travail.

     

    Mais avec une équipe dans le ventre mou de la Ligue 1, les joueurs peuvent vite se démobiliser…

    Ca pourrait… Mais personnellement, je veux gagner les matchs d’entraînement. Elle n’est pas finie la saison. Les joueurs fournissent les efforts, je n’ai rien à leur reprocher. Ils font ce qu’ils peuvent. On n’a rien à dire à l’entraînement. Je ne vais pas leur jeter la pierre. On a un groupe, il a fait un bon début de championnat. Ce qui m’ennuie, c’est qu’on voit toujours les choses négatives. Il y aussi des choses intéressantes sur lesquelles on peut s’appuyer. On a fait un bon début de championnat, on s’est qualifié puis on est sorti des poules de la Ligue Europa, on est resté dans les six premiers très longtemps en championnat. On est encore en Coupe de France. On veut quoi ? C’est vrai, en ce moment, on pêche par inefficacité devant. Des trous, ça arrive non ?

     

    Depuis décembre, on a quand même l’impression que l’équipe n’y arrive pas dans le jeu…

    De décembre à aujourd’hui, on est resté dans les six premiers ou presque. Dans le football, tu regardes devant ou derrière ? Je vois les matchs, je sais ce qu’il ne va pas. Parfois, pour avancer d’un mètre, il faut travailler très longtemps. Aujourd’hui, c’est vrai que l’on avance moins rapidement mais rien n’est perdu.

     

    20 minutes