Triaud: « Les satisfactions sont fugaces »
Jean-Louis Triaud est au cœur des médias ces derniers jours. Le journaliste de l’Equipe, José Barroso, a dressé un long portrait aujourd’hui du président des Girondins de Bordeaux dans les colonnes du quotidien. Une présentation peu courante d’un homme « bon client » pour les journalistes, livrant souvent ses impressions à chaud au sortir d’une rencontre, quelque soit son scénario : « C’est joindre l’utile à l’agréable. Tu te soulages et, en même temps, tu espères faire avancer les choses en remuant les gars. (…) Je ne force pas ma nature. J’appelle juste un chat un chat. » Mais il arrive au président de grossir le trait, comme le rappelle Nicolas de Tavernost « C’est un malin, il peut forcer le trait pour passer un message. Mais il ne triche jamais. Quand on débriefe un match, ce qu’il me dit correspond toujours à ce qu’il dit dans la presse. »
Ce rôle de président de club de football, Jean-Louis Triaud ne l’aborde pas comme une finalité, un trophée, un but atteint, et se montre d’ailleurs très critique envers le comportement de certains de ses homologues, sans les citer : « On dirait que, pour certains, être président de club est un titre de gloire. En fait, le président donne une impulsion, facilite le travail commun mais après ? C’est que dalle. Parce qu’on parle de toi dans un journal ? On reste le patron d’une PME de 250 salariés, avec un actionnaire à qui on doit rendre des comptes. » Et ils le lui rendent bien … Un président de club, non nommé, dit de lui : « La seule chose qui l’intéresse, ce sont les intérêts de son propre club, ça ne peut pas fonctionner dans un système paritaire. (…) Son côté absolutiste peut parfois être contre-productif. »
Il conclut l’entretien en rappelant que les déceptions rythment ses années de présidence, et restent graver dans la mémoire bien plus facilement que les satisfactions : « En foot, les satisfactions sont fugaces. Une fois que la coupe est rangée, c’est passé. En revanche, les déceptions, elles, durent, comme la demi-finale contre Calais, en Coupe de France (en 2000). Dans le milieu de la viticulture, j’ai moins de contrariétés, tous les ans, on est qualifiés pour la Ligue des Champions … Mais bon, personne ne m’oblige à être là. »