La situation contractuelle de Lamine Sané ne poussait guère à l’optimisme concernant son avenir aux Girondins de Bordeaux. Son départ était d’ailleurs attendu depuis plusieurs mois déjà. Seulement, l’arrivée de Willy Sagnol au poste d’entraîneur a bouleversé la situation, et le défenseur central a finalement accepté de prolonger son contrat en devenant le nouveau capitaine du groupe bordelais. L’intéressé évoque cette anecdote dans un portrait dressé par l’hebdomadaire France Football : « Il m’a fait changer d’avis. Il a trouvé les bons mots et m’a convaincu. Il m’a dit qu’il avait confiance en moi, qu’il me voulait comme un des piliers de l’équipe. J’en ai ensuite parlé avec ma famille qui partageait mon point de vue. Le capitanat, ça ne se refuse pas et, franchement, au feeling, ça sentait vraiment bon. »

 

 

Pourtant, le club de Jean-Louis Triaud a bien failli passer à côté de ce joueur originaire de la Rive droite. Ne démarrant dans aucun centre de formation, Lamine Sané vogue entre Lormont, le Stade Bordelais et Agde, avant d’effectuer un essai dans le Doubs, repéré par un certain Francis Gillot. Bordeaux se réveille alors par l’intermédiaire de Patrick Battiston, qui souhaite voir le joueur à l’œuvre. Seulement, un contretemps aurait pu faire obstacle à sa signature, comme le raconte l’actuel directeur du centre de formation des Girondins : « Un de nos observateurs m’avait parlé de lui. On l’a fait venir avec beaucoup de difficultés, allez savoir pourquoi… (le forcing doubiste.) Le problème, c’est que Lamine est arrivé pour un stage de deux jours au moment où je devais absolument m’absenter. J’étais contrarié car je ne pouvais pas annuler mon rendez-vous. Du coup, on a avancé l’entraînement pour Sané à 9 heures du matin. J’étais à la bourre ; je l’ai regardé faire une vingtaine de minutes, le moteur allumé car je devais aller à l’aéroport. J’ai dit : « Il ne faut pas le lâcher. » On lui a proposé non pas un plan de carrière mais un plan de travail. Il a répondu ‘Je viens chez vous.’ »

 

 

Finalement, Lamine Sané ne reste pas bien longtemps en CFA et intègre le groupe professionnel mené à l’époque par Laurent Blanc, et débute par un match de Ligue des Champions à Munich en novembre 2009. Tous les entraîneurs qui ont succédé au “Président” l’ont installé au cœur de leur défense, conscient des qualités du joueur. Patrick Battiston pense d’ailleurs que Lamine pourrait continuer à nous étonner à l’avenir : « Mais le mieux, c’est qu’il n’a pas fini de progresser. Il y a un potentiel chez lui que l’on ne connait pas encore. » Le son de cloche est identique du côté de son adjoint de l’équipe réserve, Marius Trésor, particulièrement élogieux à son sujet : « Lamine fait partie des meilleurs défenseurs de France. Il a tout : la taille, bien sûr, mais aussi le timing, la rapidité, le volume de jeu et une très grosse frappe de balle. » Enfin, Alain Giresse, l’actuel sélectionneur du Sénégal, qui se est également un ancien joueur bordelais, trouve également de nombreuses qualités à son défenseur central, et notamment « Sa vitesse d’intervention, ses qualités athlétiques, sa vivacité, son tranchant. »

 

 

Retranscription par Girondins4ever