Bonnissel : « On ne voit plus la Ligue des Champions »
Dans un entretien instructif à Sud Ouest, Jérôme Bonnissel, le responsable de la cellule recrutement des Girondins, s’est confié sur ce travail ingrat, dans un club peu fortuné.
Il reconnait que son rôle était très flou à Bordeaux à ses débuts en 2007, lorsque Laurent Blanc était aux commandes : « Laurent, avec qui j’entretenais de bonnes relations, ne nous a pas utilisés. Je le comprends : nous n’étions pas prêts à lui donner ce qu’il attendait et le club avait encore beaucoup d’argent. À la limite, pas besoin d’une cellule de recrutement pour acheter Carrasso 8 millions d’euros ou Gourcuff, 15. »
Si Bonnissel reconnaît que Bordeaux n’a plus les moyens d’antan pour recruter, il confirme ce que laissent entrevoir certains ratés dans les recrutements : « On n’avait pas de base de données, de vidéos… rien. Aujourd’hui, elle existe […] Les Néerlandais, Belges, Portugais, Espagnols ont des cellules depuis longtemps. À Chelsea, ils sont deux par pays, une armée à Porto ! Un ami scout à Manchester City est en train de classer les 12 ans de tout le Sud de l’Europe… »
La cellule, composée de Thierry Bonalair, Paul Marchioni et donc de Jérôme Bonnissel, se répartit la supervision des matchs entre le Nord de l’Europe, le Sud et l’Est, à tour de rôle pour « éviter la monotonie et la démotivation. »
Malheureusement, les finances bordelaises étant si minces, Bonnissel ne peut superviser que des clubs de secondes zones : « On ne voit plus la Ligue des champions, ça ne servirait à rien. » Le Brésil est devenu trop cher aussi. Les recruteurs se focalisent donc sur les équipes réserves ou de deuxième division en Allemagne, Angleterre, Italie. Les championnats plus mineurs comme la Roumanie, le Danemark ou encore la Colombie ou le Chili font partie des cibles. Seule l’Asie n’entre pas dans le périmètre supervisé.