Trésor : « C’est mon pote, mais qu’est-ce qu’il a pu m’en faire baver »
Marius Trésor a côtoyé beaucoup de joueurs et il semble impressionné particulièrement par certains de ses anciens coéquipiers. « Il y en a deux, avec qui j’ai évolué après les avoir affrontés : Josip Skoblar. On me parle d’Ibrahimovic mais Skoblar, lui, a mis 44 buts lors de la saison 1970-1971, sans tirer un pénalty. On n’a jamais revu ça depuis. C’était un filou, un malin et un grand buteur. Après, il y a Bernard Lacombe. C’est mon pote, mais qu’est-ce qu’il a pu m’en faire baver ! Tu avais beau être costaud, il n’hésitait pas à te rentrer dedans. Un teigneux ». Mais il est aussi impressionné par certains joueurs contre qui il a joué. « Si on met l’allemand Gerd Müller de côté, c’est Michel Platini. J’ai rarement vu un garçon aussi imprévisible que lui. On disait qu’il était gros, qu’il était ci, qu’il était ça, mais il possédait une vitesse de réaction incroyable. Je me rappelle toujours le deuxième des trois buts qu’il a marqués avec Nancy contre l’OM (4-2, février 1976). A vingt mètre de notre but, Jean Fernandez et Georges Bereta peuvent récupérer le ballon. Mais Michel s’arrête. Je m’avance. Il me fait un petit pont et marque d’un pointu. Il me dit encore aujourd’hui que c’est son plus beau but ».
Enfin il a donné son avis sur le joueur qui pourrait le plus lui ressembler. « Difficile à dire car, désormais, les défenseurs centraux évoluent pratiquement à plat. Il n’y en a plus un qui décroche comme je le faisais, pour gommer les erreurs de mes équipiers. Mon poste de libéro n’existe plus. Je regrette également que dans le football actuel les centraux ne sortent pas beaucoup pour apporter une supériorité numérique. On ne voit plus des chevauchées balle au pied comme celles d’Osvaldo Piazza. Le dernier que j’ai vu perforer ainsi, c’est Souleymane Diawara. Et quand il le faisait, on aurait dit que les autres joueurs étaient surpris ».
L’Equipe