Alain Giresse : « On a chialé tous les deux comme des enfants, partir de Bordeaux a été une grande souffrance »

    Alain Giresse

     

    Le quotidien sportif L’Equipe a consacré une interview à Alain Giresse afin que ce dernier raconte des anecdotes de sa carrière. Voici ci-dessous l’anecdote qu’il n’a jamais osé dévoiler, son plus grand regret, son but le plus important et ses petites superstitions.

     

    « L’anecdote que vous n’avez jamais osé raconter ? Quand j’ai quitté Bordeaux pour l’OM (1986), l’équipe était en stage et il restait Nanard (Lacombe), blessé, et moi. J’ai vidé mon casier, je suis passé chez lui et on a chialé tous les deux comme des enfants. Partir de Bordeaux a été une grande souffrance.

     

    Votre plus grand regret ? C’est Séville… À 3-1, quand je marque et que je cours, je me répétais des milliers de fois : “On est en finale !” Est-ce que j’aurais pu penser ça un jour dans ma vie ? Et puis patatras… C’est le vestiaire le plus dévasté que j’aie jamais vu. Tout le monde chialait. Jusqu’au dernier jour, ça va m’accompagner. C’est un regret éternel.

     

    Votre but le plus important ? En 1986, quand je lobe Joseph-Antoine Bell à trois minutes de la fin et qu’on gagne la Coupe de France contre l’OM (2-1 a.p.). Bordeaux ne l’avait plus gagnée depuis perpète (1941, son seul succès à l’époque).

     

    Aviez-vous de petites superstitions ? Quand on jouait en Coupe d’Europe avec Bordeaux, on allait au vert dans un hôtel rustique et il y avait un coffre de munitions de la guerre 14-18 dans notre chambre avec Nanard (Lacombe). Et avant le retour contre Carl Zeiss Iéna (32es de finale de la Coupe de l’UEFA, 1982-1983), il me dit : “Demain, faut qu’on fasse sortir le feu, mettons nos chaussures de foot sur le coffre !” Et on gagne 5-0 (défaite 1-3 à l’aller). Le match d’après, c’est Hajduk Split. On avait pris 4-1 à l’aller et on repose nos chaussures sur la caisse : 4-0 ! Et j’avais mis 4 buts sur ces 2 matches ».

     

    L’Equipe