Christophe Dugarry : “Je ne dois jamais jouer la finale, je me suis fait infiltrer trois fois entre la veille et le jour du match…”

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    Blessé face à l’Arabie Saoudite lors de la Coupe du Monde 1998, Christophe Dugarry est finalement revenu en fin de compétition, alors qu’il n’en avait pas forcément les moyens physiques. Mais il n’aurait raté la finale de la Coupe du Monde pour rien… au monde. “Après la demie, quand je me réentraîne avec Roger Lemerre, en mode commando, ça me remet sur les rails. J’ai des douleurs, que je cache, évidemment… Je ne dois jamais jouer la finale. Je me suis fait infiltrer trois fois entre la veille et le jour du match, pour ne plus avoir de douleur. Mais dès que je lève un peu la jambe, j’ai mal […] Je me persuade que ça va aller, que je n’ai pas mal. Aimé vient me voir, je dis : ‘Ça va nickel’. Le médecin me demande : ‘Ça va ?’,’Ouais, ça va’… J’ai été égoïste. Imagine que Guivarc’h se blesse au bout d’une dizaine de minutes et que je doive entrer ! C’est impossible, je ne peux pas jouer tout le match. Je peux faire illusion un quart d’heure, vingt minutes, avoir une occasion, mais pas aller au combat […] Oui, c’était le contraire de ce que je pensais en début de compétition, mais là, j’en avais rien à foutre, j’aurais joué avec une jambe dans le plâtre. Une finale de Coupe du monde, après ce que j’avais vécu… Je m’accrochais au fait d’avoir marqué le premier but, je voulais marquer le dernier. J’y croyais, sur une tête, un corner. Je me disais qu’être à 50 ou 60% était suffisant pour avoir le geste juste au bon moment. Mais je ne l’ai pas eu, finalement. Je dois marquer (81e minute)… J’ai le ballon, je fais un extérieur du pied avec Zizou, une passe aveugle, il me la remet instantanément. Une action magnifique avec les yeux derrière la tête. Après, j’hésite, je veux lober, je veux pas lober. Si je lobe, je dois lever ma cuisse, c’est compliqué, même pas possible… J’attends. L’histoire aurait été magnifique…”.

    L’Equipe