Marius Trésor : « On se demande si à la mi-temps il n’a pas eu des remontrances de la part de la FIFA… »

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    Marius Trésor, sur le thème de l’équipe de France, revint sur la Coupe du Monde 74, à laquelle il ne participa pas.

    « J’ai participé aux matches de qualification pour la Coupe du Monde 74 mais malheureusement on a été éliminés par la Russie et c’est la première que je voyais ça : on a joué devant 100000 personnes. On aurait dit qu’on était dans un huis-clos, il y avait des militaires tout au long du terrain, il n’y avait pas d’ambiance, mais à cette époque quand tu jouais l’union soviétique, c’était tous les pays. C’était très difficile… On avait l’impression quand on rencontrait une équipe de l’Est, de ne pas jouer la même chose qu’eux, ce n’était pas le même sport ».

     

    En revanche, il participa à la Coupe du Monde 1982, et se souvint de cette fameuse demi-finale où il marqua, mais aussi et surtout de l’agression sur Patrick Battiston, et au final cette élimination.

    « C’est toujours là, après tant d’années. Ca partira avec moi quand je quitterai cette terre. C’est vrai qu’on peut me dire ce qu’on veut, je crois que le scandale qu’il y a eu à la FIFA ces derniers temps, avec tout ce qui s’est passé, je pense que ça a commencé bien avant. A cette époque, l’équipe de France était inconnue, personne ne s’attendait à ce qu’elle arrive en demi-finale. Pour les gens de la FIFA, une finale Allemagne-Italie était beaucoup plus représentative qu’une finale Italie-France. J’ai toujours du mal à comprendre le comportement de l’acteur principal de ce match ; Monsieur Corver, qui avait fait un très bon arbitrage lors de la première mi-temps, puis qu’il ait complètement disjoncté par la suite. On se demande si à la mi-temps il n’a pas eu des remontrances de la part de la FIFA. Le but qui nous a fait très mal c’est le deuxième, et quand on regarde le deuxième, il y a une première faute sur Alain Giresse, une deuxième sur Michel Platini, et juste après on prend ce but… Alors que si on arrive à 3-1 à la mi-temps… Quand ce sont les prolongations, on n’a pas le temps de discuter, il faut très vite changer. On n’a pas eu le temps de parler à Michel Hidalgo, mais on se demande comment l’arbitre n’a pas vu l’agression de Schumacher sur Patrick… Ça restera un mystère pour nous. Après le match, il y a la déception, les allemands partaient sur Madrid et nous sur Alicante. Quand on voit l’arbitre avec les dirigeants allemands en train de se bidonner, de rigoler… Il a fallu retenir Jean- Tigana, qui était le moins costaud de nous, car il voulait aller dire sa façon de penser à l’arbitre. Ce match restera toujours ma grande déception de footballeur malgré mon but. Comme je l’ai toujours dit, j’aurais préféré qu’il siffle le pénalty sur Patrick et que Michel Platini le transforme. On n’aurait pas eu les prolongations, et on aurait au moins joué une finale de Coupe du Monde ».

     

    L’ancien défenseur central des Girondins de Bordeaux, Marius Trésor, a été questionné également sur les joueurs qui l’ont le plus impressionné en équipe de France.

    « Il y en a eu trois : Michel Platini, Alain Giresse et un garçon dont je pense qu’il n’a pas été apprécié à sa juste valeur quand il était en équipe de France : Bernard Lacombe. J’ai joué contre lui avec Ajaccio, Marseille, on s’est retrouvé après aux Girondins de Bordeaux. C’est un garçon qui était très difficile à museler parce qu’il était très, très malin. C’était le premier à mettre le pied simplement pour marquer son territoire. Il y en a un autre sur le plan international avec qui j’ai joué avec lui, et contre lui, c’est le seul à avoir fait ce qu’il a pu faire sur une saison ; Josip Skoblar. Il a marqué sans tirer les pénaltys 44 buts sur une saison de 38 matches ».

    Sud Ouest

    Retranscription Girondins4Ever