Bixente Lizarazu : « Pour aller loin, il faut toujours un héros, un joueur qui brille plus que les autres »

    Bixente Lizarazu

     

    Dans sa chronique consacrée aux Bleus dans le journal L’Equipe, l’ancien latéral des Girondins, Bixente Lizarazu, a décortiqué la victoire de l’Equipe de France face à l’Uruguay, et a souligné l’apport de certains joueurs considérés comme travailleurs de l’ombre.

    « Dans le parcours des Bleus, on a souligné à juste titre les performances de Kylian Mbappé ou Antoine Griezmann. Pour aller loin, il faut toujours un héros, un joueur qui brille plus que les autres. Cela a été Benjamin Pavard et Kylian Mbappé contre l’Argentine, Antoine Griezmann et Raphael Varane contre L’Uruguay. Mais une équipe de foot, c’est comme un iceberg, il y a la partie visible et la partie immergée. La partie immergée, ce sont les travailleurs de l’ombre. Celui qui s’illustre le mieux, c’est Olivier Giroud. Dans cette équipe, il est avant-centre, mais il joue aussi le rôle de troisième défenseur central sur les coups de pied arrêtés défensifs. Il est le premier défenseur quand il faut presser l’adversaire. Peu m’importe qu’il n’ait pas encore marqué ! Stéphane Guivarc’h non plus, en 1998, n’avait pas marqué. Mais il avait effectué un travail indispensable de premier défenseur. Et si Griezmann et Mbappé brillent, c’est aussi parce que Giroud laboure bien le terrain pour eux. C’est un soldat au service du collectif, extraordinaire dans sa mentalité et par son sens du sacrifice. Blaise Matuidi, lui, est un autre soldat. C’est le pompier de service par sa polyvalence, que l’on a utilisé pour réduire l’expression de Lionel Messi en 8èmes ou pour bloquer le coté droit du Pérou, dans un rôle ingrat, pas évident pour lui. Ces joueurs ne se plaignent jamais, ils font le boulet de l’ombre, précieux pour l’équipe, moins visible pur les spectateur. Contre l’Uruguay, Corentin Tolisso a été dans une forme de sacrifice tactique. Il était difficile pour lui d’être brillant,avec ce positionnement entre deux eaux. Il a par ailleurs pris beaucoup de coups, dont l’un s’est soldé par une faute qui a offert un coup franc libérateur aux Bleus. Tolisso fait également partie de ceux qui ont calmé leurs coéquipiers dans l’échauffourée qui a suivi l’accrochage entre Mbappé et Rodriguez. On a alors été à la limite de perdre le contrôle, alors qu’on menait 2-0 et qu’on maîtrisait totalement notre sujet J’ai aimé quand il est venu calmer Pogba, qui s’est laissé envahir par ses émotions face aux provocations uruguayennes. Dans une équipe, il est primordiale que chacun soit le berger de l’autre pour empêcher de commettre le geste de trop… Car les conséquences de ce coup de chaud auraient pu être terribles. Si Pogba avait pris un carton, il aurait été suspendu pour la demi-finale ».