Bixente Lizarazu : « Avec la Belgique, la France va affronter la meilleure attaque du tournoi, le danger va venir de partout »
Pour accéder à une nouvelle finale de Mondial, la France devra se défaire d’une équipe belge très bien armée. A ce sujet, l’ancien latéral Bixente Lizarazu a décortiqué les points forts de ces Diables Rouges, redoutables en attaque notamment.
« La Belgique est une équipe qui a un fort potentiel depuis longtemps. Mais, jusqu’à présent, elle est toujours restée au stade de la start-up dont on espère des merveilles mais qui n’arrive pas à confirmer. Elle avait déçu en 2014 (élimination par l’Argentine en quarts, 0-1) mais surtout en 2016 (défaite contre le pays de Galles en quarts aussi, 1-3). Elle n’a jamais manqué de talents, depuis cinq ou six ans, plutôt de cohésion, de mental et de maturité. Mais, cette année, il se passe quelque chose de formidable, comme si, tous ensemble, ses joueurs avaient enfin compris qu’ils pouvaient réaliser de grandes choses. Alors qu’elle semblait au bord du gouffre (0-2), sa réaction contre le Japon en huitièmes (3-2) fut spectaculaire puis sa performance face au Brésil, en quarts (2-1), époustouflante. Le Brésil était, pour moi, le grand favori du tournoi, le plus solide, ligne par ligne. L’éliminer est un exploit considérable. Mais la Belgique est maintenant un groupe arrivé à maturité, expérimenté, avec des joueurs qui ont bourlingué et qui évoluent pour beaucoup dans les plus grands clubs étrangers, où ils se sont frottés à l’exigence du haut niveau. En huitièmes, contre l’Argentine, l’équipe de France a principalement dû défendre sur un seul joueur, Lionel Messi. En quarts, contre l’Uruguay, elle a défendu contre un Luis Suarez esseulé, orphelin d’Edinson Cavani. Avec la Belgique, elle va affronter la meilleure attaque du tournoi, avec trois attaquants de haut niveau et en grande forme. Le danger va venir de partout. Eden Hazard, le plus français des Belges, c’est le meneur des Diables rouges, vif, technique, dribbleur, passeur ou buteur. Il peut déborder comme dézoner pour travailler dans l’axe. Romelu Lukaku, c’est un tank ! Très puissant, costaud, il a été très impressionnant contre le Brésil, qui était pourtant, avec l’Uruguay, la meilleure défense du tournoi. Kevin De Bruyne, lui, est passé d’un rôle de milieu relayeur en début de tournoi à celui d’attaquant contre le Brésil, où il a fait des merveilles ».