Bixente Lizarazu : « C’est prestigieux, magnifique, un privilège. Je sais que beaucoup aimeraient être à ma place »
Champion du Monde en 1998, Bixente Lizarazu est maintenant devenu commentateur sur TF1, principalement affilié au match des Bleus. Aujourd’hui, il commentera la finale face à la Croatie. Un privilège qu’il savoure, bien évidemment. « Avec Grégoire Margotton, nous sommes les voix de cette équipe de France sur TF1 avec énormément de téléspectateurs pour la finale. C’est une grande responsabilité mais je ne dirais pas pression. J’ai gagné une Coupe du monde comme joueur, il n’y a rien de plus beau mais dans mon métier d’aujourd’hui, j’ai pleinement conscience de commenter la finale avec l’équipe de France. C’est prestigieux, magnifique, un privilège. Je sais que beaucoup aimeraient être à ma place. Déjà, dans les commentaires (il rit), j’ai complètement lâché prise à certains moments, presque comme si j’étais sur le terrain avec mes partenaires, à leur parler : « non, ne fais pas ça ! ». Après, des souvenirs vont forcément remonter dimanche (aujourd’hui NDLR) quand les mecs seront à l’échauffement, dans le tunnel…, tous ces moments que j’ai vécus (le 12juillet 1998). Cette journée là est très longue jusqu’au moment de lâcher les fauves, de se libérer de cette pression. La finale pour moi reste le plus beau moment. Cette intimité avec les partenaires, les regards, plein de choses. Le fait d’avoir vécu ça va m’aider à le faire vivre ».
Il est ensuite revenu sur le déclic de cette Equipe de France lors de son huitième de finale face à l’Argentine, qui a soudé tout un groupe après une phase de poule moyenne. « Pour moi, il y a un avant et un après France-Argentine (4-3 en 8e de finale NDLR). L’avant a été laborieux contre des équipes moins bonnes mais qui misent tout sur le premier match, bien organisées pour t’empêcher de t’exprimer. Le match de l’Argentine a, je pense, libéré les Bleus parce que le scénario de la rencontre a été tellement extraordinaire que cela a créé un déclic dans la tête de chacun. C’était le vrai lancement de la Coupe du monde pour l’équipe de France. La maîtrise tactique a ensuite été très bonne avec ce que j’appelle la posture du cobra: en attente pour contrer sur des attaques rapides. L’Argentine a été le déclencheur de tout cela ».