Christophe Dugarry : “Les actionnaires mettent des gestionnaires qui s’entourent de footeux, alors qu’il faudrait mettre des footeux qui s’entourent de gestionnaires”

    Christophe Dugarry

     

    Une nouvelle fois, et sur le sujet du football français, Christophe Dugarry s’est exprimé sur  le choix des équipes dirigeantes des clubs de Ligue 1, et nul doute que l’ancien attaquant bordelais a pensé aux Girondins de Bordeaux dans ses propos.

    « On le dénonce sur RMC depuis longtemps, il y a beaucoup de clubs qui travaillent mal, trop de dirigeants qui travaillent mal, et qui sont certainement mal entourés. Est-ce que l’exemple à suivre c’est d’avoir plus de gars du foot pour aider ces présidents-là ? Peut-être, mais je n’en suis pas totalement convaincu non plus, ce n’est pas parce que tu as été joueur de foot que tu es compétent pour être un bon dirigeant. Ce n’est pas le nom qui doit faire que tu travailles dans un club mais essentiellement la compétence. Je pense que ça ne travaille pas très bien. Si j’étais dirigeant d’un club, la priorité des priorités serait d’avoir une équipe qui joue au foot. Ce serait la priorité de mes priorités, qu’elle apporte du jeu, du plaisir. Le résultat m’importerait peu. Après, si j’étais très très riche, je mettrai une partie de ma fortune et ça ne me dérangerait pas de la perdre, je me dirais que je veux du jeu, que je veux du foot pour le foot. Il y a aussi très peu de gens qui ont mis de l’argent dans le foot et qui en ont gagné […] Ce qui m’impressionne, c’est qu’on dirait qu’ils n’ont pas d’idées, pas de projet. Ce qui m’intéresse, et les entraineurs le disent souvent, c’est que s’ils ont un bon projet, ça ne les dérange pas d’aller dans un club, avec un projet viable, un projet sérieux. Je n’entends jamais des projets… […] Est-ce que justement, quand il y a des actionnaires majoritaires de clubs qui mettent en poste comme Président comme à Marseille quelqu’un qui a travaillé à Eurodisney, un Monsieur qui était banquier à Bordeaux – je ne veux pas leur faire de procès d’intention, ce sont très certainement des personnes très compétentes – mais quand on voit débarquer ces gens-là dans le football… Toutes leurs bonnes intentions, dans un milieu qui est quand même assez particulier, où il y a beaucoup de tenants et d’aboutissants, entre les agents, les joueurs, les médias… Il faut maîtriser beaucoup de choses […] Les actionnaires mettent des gestionnaires qui s’entourent de footeux, alors qu’il faudrait mettre des footeux qui s’entourent de gestionnaires ».

    Daniel Riolo ajouta sur le sujet.

    « Il y a trois noms qui sont couchés sur une feuille, il y a même des gens qui ont candidaté d’eux-mêmes. C’est pour ça que Frédéric Longuépée s’est retrouvé là, il bossait pour Paris 2024. C’est comme si tu avais des cabinets avec des chasseurs de tête avec des profils pour aller diriger les clubs de foot, avec une mission définie. Soit c’est celle de faire du trading, soit d’avoir des bons résultats… Les mecs arrivent de nulle part avec des CV de chef d’entreprise, un peu multifonctions, et pas forcément très opérationnels dans le football. On est complètement sorti du club de foot géré comme dans les années 90 ».

    RMC

    Retranscription Girondins4Ever