Michel Pavon : « Entrainer Bordeaux ? C’était trop tôt, je n’étais pas prêt à ça. On a un effectif moyen, il avait été déjà un peu épuré, et à la fin de la saison on vous en enlève encore… »
Après sa carrière de joueur professionnel, Michel Pavon a été également entraineur des Girondins de Bordeaux. Pour lui, c’était beaucoup trop tôt pour se lancer, et ce n’était d’ailleurs pas son plan de carrière, comme il le confia au Point.G. Mais lorsque son club de cœur l’appelle, forcément, on y réfléchit à deux fois, et on se lance…
« Dans mon cas ça a été brutal, parce que je n’étais pas prêt à ça déjà. Je reviens vivre sur Bordeaux et deux ans après le Président m’appelle pour être entraîneur et c’est compliqué parce que je voulais faire mes armes tranquillement, passer mes diplômes, en premier être adjoint, et pourquoi pas plus tard postuler à un rôle d’entraineur. Maintenant, la proposition vient, qu’est-ce qu’on doit faire ? Mais bon, je n’ai pas de regrets, ça m’a fait une belle expérience […] Quand on arrive, qu’on a un effectif moyen, parce qu’il avait été déjà un peu épuré, qu’à la fin de la saison on vous en enlève encore, et des joueurs qui étaient plus ou moins des cadres comme Pascal Feindouno, Marco Caneira, Eduardo Costa… Vous vous retrouvez avec Renaud Cohade que vous allez chercher à Nîmes, Julien Faubert que vous allez chercher à Cannes, un petit comme Rio Mavuba que j’avais lancé l’année précédente et qui avait fait dix matches, avec Gérald Cid qui avait fait 0 match… Vous partez avec des gamins comme ça, donc vous savez que vous allez souffrir. Mais bon, c’est comme ça, à l’arrivée je suis heureux parce que je vois que ces gamins-là ont fait leur carrière et que finalement, on ne s’est pas trompé sur eux. Mais ce sont des gamins, s’ils avaient été bien encadrés par des joueurs de talent et d’expérience, ils auraient fait les beaux jours des Girondins […] C’était trop tôt, j’en suis conscient. Je le savais très bien. Mais la proposition arrive… Donc est-ce qu’on la prend, est-ce qu’on ne la prend pas ? Si on ne la prend pas on peut le regretter toute sa vie parce qu’il n’y en a peut-être plus qui reviennent, ou vous la prenez… Et quand je la prends, je sais l’état du club financièrement, je voulais quelques joueurs que je n’ai pas eus, on m’en a donné d’autres que je ne voulais pas… C’est comme ça. Mais je l’accepte, sinon il fallait dire non. Mais je savais très bien que lors de la saison, j’allais souffrir ».