Paulo Sousa : “J’ai toujours eu cette capacité d’anticiper. Avant que la balle, dans le cœur du jeu, ne m’atteigne, j’avais des décisions pratiquement définies à l’avance”

Paulo Sousa s’est remémoré sa carrière de footballeur. L’entraineur des Girondins de Bordeaux a répondu à la question de savoir quel type de joueur il préférait avoir devant lui : celui qui demander la balle dans les pieds, proche de lui, ou celui qui prend l’espace ? Réponse.
“Les deux, en fait. J’ai toujours été un joueur très vertical et qui prenait des risques. Parce que le fait d’avoir joué à des positions plus hautes sur le terrain m’a poussé à essayer ces postes. Quand vous voyez le jeu de face pour ces joueurs – mais pas constamment, parce que celui qui joue au milieu a plus d’angles de vue – vous avez une notion différente des choses. J’ai toujours essayé de reconnaître tout ce qu’était l’approche de mon entraîneur en termes d’organisation défensive pour tous les joueurs, qu’ils soient devant moi et à mes côtés, afin d’améliorer leur prise de décision et la mienne par conséquent. J’ai toujours eu cette capacité d’anticiper. Avant que la balle, dans le cœur du jeu, ne m’atteigne, j’avais des décisions pratiquement définies à l’avance. Et normalement, ma décision était de jouer de manière verticale”.
Le coach bordelais prit l’exemple d’Andrea Pirlo qui commença haut sur le terrain, avant d’atteindre la plenitude de son talent plus bas au milieu de terrain.
“Il jouait toujours au poste de numéro 10. Il avait du mal à changer de vitesse et, comme il était très ‘léger’, il ne pouvait pas s’exprimer au maximum de ses capacités. Il avait beaucoup de mal à sortir du dribble, les espaces étaient très courts, il était limité. Et le brillant Ancelotti décida de le reculer et de lui donner une stabilité physique, en mettant Gattuso et Ambrosini à ses côtés. En termes défensifs, il est devenu mieux positionné, et en termes de construction, il a gagné beaucoup plus de visibilité. Il était ambidextre, avait une capacité de passe courte, moyenne et longue extraordinaire, avec en plus la possibilité d’avoir des ballons à l’arrêt. Quand il est arrivé à ce poste, il a pris la dimension qu’il avait le reste de sa carrière […] Andrea Pirlo et moi travaillions au même poste. En tant qu’êtres humains, nous sommes des personnes très égocentriques et égoïstes, et à ce moment-là, quand le bonheur n’était pas maximum, la réalisation de mon football n’était pas la meilleure, et cela ne me permettait pas de penser à beaucoup de choses (rires), et donc surtout aux autres…”.