Alain Deveseleer : « Ce qui le rendait unique, c’était son abnégation et le don de soi, il donnait le maximum pour son équipe »
Alain Deveseleer, pour le site du FC Nantes, s’est souvenu du rôle qu’il joua dans la venue d’Emiliano Sala en septembre 2010, en provenance d’Argentine via le Proyecto Crecer.
« En 2004, nous avons créé un centre de formation en Argentine. Il était localisé dans la ville de Juan Pablo Francia, joueur italo-argentin, qui avait signé chez nous à l’époque. En le recrutant, nous avions visité ce secteur assez reculé, qui est situé entre Cordoba et San Francisco, à cinq heures de route de Buenos Aires. Un ancien joueur professionnel argentin, Julio Cesar Di Meola, nous a contactés pour qu’on vienne le voir. La suite, c’est une aventure humaine. On s’est fait confiance mutuellement et le club a décidé de les aider à construire le centre de formation. De nombreux joueurs, dont Emiliano Sala et Valentin Vada, nous ont montrés qu’ils avaient du talent. Ils n’ont pas le même âge, ni le même caractère mais comme ils sont arrivés presque en même temps, on va beaucoup les comparer. Si Valentin est plus une « grande gueule » (sic) avec du talent, Emiliano est le garçon excessivement simple, fort et puissant sur un terrain […] On le connaissait bien parce qu’avec la mise en place du partenariat, nous avions des échanges très réguliers et nous faisions de nombreux voyages pour aller voir l’évolution des garçons. Évidemment, nous en suivions un certain nombre de manière plus précise. Concernant Emiliano, ce qu’on trouvait très intéressant dans son profil de joueur, c’était sa force. Il était très puissant pour son âge et humainement, d’une grande simplicité. Il était constamment à la recherche d’efficacité dans son jeu, d’engagement et tous ces éléments étaient très convaincants. Il manquait un peu de technique mais ça, ça se travaille. Ce qui le rendait unique, c’était son abnégation et le don de soi, il donnait le maximum pour son équipe. Je me souviens également d’un jeune très à l’écoute, qui avait envie de progresser parce qu’il aimait le football. Incontestablement, pour Patrick Battiston, Directeur de centre de formation, c’était un élément plus qu’intéressant. »