Alain Giresse : “Les Girondins, c’est un patrimoine de la ville et de la région. Les supporters ont besoin du sportif, et le sportif a besoin des supporters”

Alain Giresse s’est exprimé sur la situation actuelle des Girondins de Bordeaux, parlant de l’histoire de ce club et de ses valeurs.
« Le club est en train de prendre un virage. La reprise du club par ce fonds d’investissement américain, quel que soit le propriétaire, on est dans les données de maintenant, pour les clubs qui sont repris… On voit bien le travers de vouloir faire de ces clubs-là des rentes financières. Il ne faut pas oublier ce qu’est un club de football, ce que sont les Girondins, ce qu’ils représentent, ce que les gens attendent, et ne pas être tout d’un coup une machine à vouloir faire du business. Il y a d’abord le terrain, le sport, le club dans son ensemble, et son histoire sur laquelle on s’appuie. Je ne dis pas qu’on doit vivre avec le passé, mais chaque club a son identité et sa spécificité, et il ne faudrait pas que tout d’un coup on dérive, qu’on fasse quelque chose qui ne devienne qu’un spectacle sportif, loin de toutes les valeurs que représentent les Girondins, et auxquelles les gens de la région sont très attachés. Ça, je pense qu’il faut espérer de le préserver à tout prix, et on est encore dans l’expectative quant à cette finalité […] Je suis fatalement dubitatif par tout ce qui se passe. Quand on voit un club comme Monaco où on vient pour faire du trading, et que tout d’un coup l’équipe se valorise, et dès qu’elle est valorisée on vend les joueurs… On s’aperçoit que derrière, Monaco frise la D2, et on est à présent en eaux troubles. Ce n’est pas ça qu’on attend quand on est aux Girondins de Bordeaux. C’est un club qui a une histoire et qui est très représentatif dans le championnat national. C’est à travers cela que les supporters en sont fiers. Les Girondins, c’est un patrimoine de la ville et de la région. Il faut que les supporters, et notamment le Virage Sud, on arrive à trouver le meilleur compromis pour faire en sorte que tout fonctionne ensemble. Les supporters ont besoin du sportif, et le sportif a besoin des supporters. Je trouve que quand on est tous conditionnés par l’envie que les Girondins soient ce club qu’on a envie qu’il soit, il faut trouver le bon moyen de pouvoir fonctionner ensemble ».