Frédéric Laharie : “A partir du moment où on n’a pas les joueurs, c’est un peu suicidaire. C’est bien de mourir avec ses idées, mais il faut quand même faire attention”

    (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)

    Frédéric Laharie a donné son ressenti sur le fait que l’entraineur des Girondins de Bordeaux, Paulo Sousa, se soit finalement adapté à son effectif par rapport à son système de jeu. Mais ne l’a t-il pas fait un peu trop tard ?

    « On peut dire qu’il y a deux sortes d’entraineurs. Il y a ceux qui s’adaptent à leur effectif, et il y a ceux qui arrivent avec une idée précise du jeu qu’ils veulent mettre en place sur une durée plus longue, et qui recrutent avec l’accord de leurs dirigeants, qui façonnent leur équipe par petites touches. Paulo Sousa, quand il est arrivé, était dans cette optique, c’est ce qui lui avait été promis, c’était le projet. Il a même tiré un trait sur la fin de saison dernière pour faire une revue d’effectif, et essayer d’installer ses principes de jeu qui sont très exigeants pour les joueurs. La défense, il faut vite réagir à la perte du ballon sinon c’est très dangereux. D’abord il était dans la position de l’entraineur qui veut imposer sa patte et qui veut recruter les joueurs qui vont avec, et finalement il n’a pas été suivi par ses dirigeants pour diverses raisons. Il y a eu un changement d’actionnaire, et la restriction, si tenté que le projet ait vraiment existé… Il s’est dit finalement que le mercato de janvier, bien qu’il ait eu Oudin, il n’a pas eu le joueur qu’il voulait, l’avant-centre, ou même le piston gauche. Mais ce que je trouve dommage, c’est qu’il aurait pu essayer Poundjé. On a l’impression aussi qu’on pense toujours aux ventes, qu’on met des joueurs en avant pour cette optique-là, et donc on est un peu le cul entre deux chaises : est-ce qu’on met en avant des joueurs, est-ce qu’on construit ? Et au bout d’un moment il a dit stop, voyant qu’il n’était pas suivi. C’est un peu dommage mais je trouve qu’à partir du moment où on n’a pas les joueurs, c’est un peu suicidaire. C’est bien de mourir avec ses idées, mais il faut quand même faire attention. A un moment il a été pragmatique parce qu’il est professionnel, il respecte le club. C’était intéressant de voir comment c’était innovant. Ça n’a pas fonctionné parce qu’il n’a pas les joueurs, et on l’a vu sur certains matches, ça allait jusqu’à la caricature de vouloir relancer de derrière, comme à Marseille. Ils se sabordent alors qu’ils menaient 1-0 […] Il n’avait pas joueurs adaptés au jeu qu’il voulait mettre en place. C’est vrai qu’il a fait progresser des joueurs, mais il n’avait pas les joueurs qui pouvaient jouer dans leur surface de réparation sans s’affoler ».

    Sud Ouest

    Retranscription Giorndins4Ever