Pierre Rondeau : « On est en moyenne à 500000€ par club de manque à gagner par match si l’on ne reprend pas. La billetterie c’est entre 9 et 12% du budget total »
Pierre Rondeau, spécialiste de l’économie du sport pour RMC, a expliqué en quelques mots ce à quoi les clubs de Ligue 1, comme les Girondins de Bordeaux, devront faire face avec l’arrêt du championnat. « Le foot pourrait être en crise économique. Dans la mesure où le championnat est suspendu, il n’y a plus de recettes billetterie, il n’y a plus de recettes économiques, plus de ressources que l’on peut chiffrer aux alentours de 500000€ en moyenne par journée et par club. Des clubs comme Dijon sont à 300000€ par match, et Marseille ou Paris sont à 2M€ voire plus par match. Mais on est en moyenne à 500000€ par club de manque à gagner par match si l’on ne reprend pas, ou s’il reprend à huis-clos. Il faut savoir que les recettes billetterie c’est entre 9 et 12% du budget total. L’immense majorité ce sont les droits TV, entre 50 et 60%. Si le championnat reprend, il n’y aura pas une demande de remboursement des diffuseurs, donc les clubs toucheront leurs droits TV. A l’heure actuelle, si le championnat reprend en mai ou juin, on va simplement avoir un déplacement de la comptabilité économique ».
Jean-Pierre Caillot, Président du Stade de Reims, a expliqué que les clubs vivaient au jour le jour, et a donné quelques indications sur les problèmes que rencontreront les clubs français. « Evidemment, on est face à une crise que personne ne pouvait imaginer, les championnats n’ont jamais été arrêtés si ce n’est en temps de guerre ou en mai 68. C’est un peu la gestion de chaque club… Des clubs prévoient un peu les accidents industriels comme une relégation, qui essayent de mettre un peu de réserve. D’autres sont un peu plus dépensiers. Evidemment que ceux qui ont une trésorerie plus forte, qui ont des réserves, sont un peu mieux armés pour passer la vague. Mais c’est la même chose pour toutes les entreprises en France […] On ne sait pas si le championnat reprendra, à quelle date, combien de temps il va falloir payer nos charges sans avoir de rentrées d’argent… […] Il y a aussi les conditions économiques par rapport aux sponsors. Nous, on a 300 partenaires, des commerçants, etc… Au-delà de la billetterie, il y aura aussi le report sur les saisons futures. Evidemment que les sponsors pourraient se désengager s’ils ont des difficultés… Il faut avoir une globalité pour bien l’appréhender ».