Comment a t-on pu passer de 233 à 300 salariés en si peu de temps ?

    Ce n’est un secret pour personne, la masse salariale est la charge la plus importante pour la majorité des clubs de Ligue 1. La masse salariale pour les joueurs, oui, évidemment, mais aux Girondins de Bordeaux, la masse salariale existe également pour les nombreux salariés du club. Si le club a toujours tourné ces dernières années autour d’un peu plus de 200 salariés, et qu’il était précisément la saison dernière à 233, où se situe le FCGB à l’échelle nationale ? Selon les derniers chiffres parus hier par Sportune – qui n’a malheureusement pas toutes les données des clubs de L1 – peu de clubs étaient au-dessus du club au scapulaire à ce niveau. L’on peut noter que Lyon en compterait, hors groupe, 171. L’Olympique de Marseille en comptait 165 en 2017. Si Paris devance tout le monde avec 483 salariés, d’autres clubs se rapprochent sensiblement des Girondins comme Montpellier (230 salariés) ou encore Nantes (204).

    Alors, quel est le problème ? Dans sa dernière intervention, le PDG du club, Frédéric Longuépée, a parlé de 300 salariés. « A Bordeaux c’est environ 300 salariés, 300 temps pleins, qui se répartissent environ à 50-50 entre le département sportif et le personnel administratif. La quasi-totalité des collaborateurs ont été mis en chômage partiel. La particularité du football, et même si ce n’est pas très audible au regard de l’opinion et de la crise sanitaire que l’on vit, c’est qu’on est en train de gérer clairement une menace existentielle au sens où quand une industrie un peu plus traditionnelle 80% de la masse salariale est inférieure aux 4 SMIC et demi qui correspond au plafond pris en charge par le gouvernement dans le cadre du dispositif mis en place, dans un club de football 80% de la masse salariale est supérieure à ces 4 SMIC et demi. Donc, comme on n’encaisse plus de recette de billetterie, plus de recettes liées aux hospitalités… ».

    Alors, comment expliquer ce bond de près d’un tiers ? Les joueurs n’étaient-ils pas comptés lors du premier décompte ? A-t-on multiplié les contrats dans le but de développer le business ? Pour rappel, les droits TV représentent, selon l’aveu de Frédéric Longuépée, 55 à 60% des revenus. Cela laisse peu de place pour les revenus de la fameuse billetterie, qui est loin d’avoir montré satisfaction cette saison à cause d’une affluence en berne, du moins en-dessous des prévisions des spécialistes dans ce domaine.

    Dans le France Football de février dernier, il était question de développer les recettes billetterie (chose d’ailleurs que Frédéric Longuépée a rappelé pour ne plus être aussi dépendant des droits TV…) par l’intermédiaire de spécialistes de ces domaines. En février 2019 par exemple, « huit à dix commerciaux » ont été recrutés via Time For Biz, « l’académie fondée par Antony Thiodet, qui s’est d’ailleurs chargé de leur formation ». Un indice sur l’augmentation du nombre de salariés, même si le delta reste important.

    Si les mesures de chômage partiel ont été prises, la très grande majorité des (nouveaux) salariés, selon nos informations, sont à plus de 4.5 SMIC. Cette mesure ne résout donc pas le principal problème, celui d’avoir de nombreuses charges, sans avoir de rentrées d’argent en contrepartie…