Christophe Dugarry : « On sent à ce moment-là que c’est possible, qu’on peut faire un grand match, qu’on peut être à la hauteur de l’évènement et que les gens croient en nous »
Après la défaite 2 buts à 0 des Girondins de Bordeaux à Milan lors du match aller de la coupe UEFA en 1996, Christophe Dugarry a raconté comment ils avaient abordé le match retour face au grand Milan AC.
« On perd 2-0 là-bas. À l’époque on a toujours l’impression que les équipes italiennes on peut les taper, qu’elles ne sont pas si fortes que ça. Et à l’arrivée, on a dû se créer une occasion et demie. On était dans notre match mais deux coups de patte de grands joueurs qu’ils avaient à l’époque avec notamment un coup franc de Roberto Baggio. 2-0 à l’aller, bon bah rideau. On s’est dit que le match retour, c’est plié, que c’est déjà pas mal ce qu’on a fait et qu’on est éliminé par le grand Milan. D’ailleurs, ils avaient été en finale de la Ligue des Champions trois fois de suite […] On s’est dit qu’au retour c’était mort. On y va en claquettes. Je me souviens que la veille, on est sur le Bassin d’Arcachon en train de faire les entrainements sur la plage. On s’entraine et on se prépare car on a envie d’être à la hauteur de l’évènement. Pour nous, c’est une occasion de se montrer. On sait que le stade va être plein. Il y a des affiches partout. On soutient les Girondins avec des drapeaux. Ca reste une grande fête et tout le monde est tellement heureux de voir les immenses joueurs du Milan AC qu’on y va pour se mesurer, alors qu’on sait qu’ils sont beaucoup plus forts que nous. Mais on est des jeunes, on est ambitieux et on a envie de montrer ce qu’on est capables de faire. Donc on y va avec beaucoup d’envie et beaucoup d’aplomb. À l’époque on est allé voir la pelouse pour voir les crampons qu’on allait mettre et le stade était plein deux heures et demie avant le début du match. Ce qui n’arrive jamais. Aujourd’hui, les tribunes ouvrent une heure et demie avant. Là, deux heures et demie avant les tribunes sont pleines, les gens chantent. On regarde les crampons que l’on allait mettre et il se passe un truc. On sent à ce moment-là que c’est possible, qu’on peut faire un grand match, qu’on peut être à la hauteur de l’évènement et que les gens croient en nous ».