Jean-Pierre Caillot : « L’accord avec les joueurs n’a pas été très compliqué à trouver. Mais nous n’avons pas le retour des pouvoirs publics et c’est aller vite en besogne de dire qu’on est d’accord »
Jean-Pierre Caillot, le Président de Reims, qui a été mandaté pour négocier avec l’UNFP sur les salaires des joueurs de Ligue 1 dont ceux des Girondins de Bordeaux, a fait un point complet.
« Je sais qu’il se dit beaucoup de choses, mais pour être totalement clair, je dois dire qu’on est tombés d’accord assez rapidement avec l’UNFP, qui représente 94% des joueurs. Tenant compte des problèmes de trésorerie qu’on traîne du fait de ne plus avoir de matches, et de la mise au chômage partiel de tous nos effectifs, nous avons trouvé assez rapidement un accord qui consiste sur les 70% de leur rémunération (chômage partiel). Tenant compte du fait de 99% des cas, l’Etat en donnant quatre fois et demi le SMIC permet aux entreprises de compenser, alors que le foot on sait tous que les salaires atteignent des plafonds plus importants, il y avait donc des écarts très importants entre les quatre fois et demi le SMIC et ce que nous avions à payer… L’accord que nous avons trouvé avec les joueurs n’a pas été très compliqué à trouver, où les joueurs ont été très responsables. Des fois on parle d’affrontements, là on a parlé d’une même voix, ils sont conscients que l’on parle de leur outil de travail, de nos clubs, de la pérennité de nos clubs. Mais les pouvoirs publics ont un mot à dire dessus. Pour être très concrets, il ne s’agirait pas, quand on donnera le solde à nos joueurs, qu’on ne puisse plus bénéficier du système du chômage partiel, c’est-à-dire les charges sociales qui aujourd’hui ne portent pas sur le chômage partiel. Je suis peut-être un peu technique, mais ça mérite d’être dit. C’est la démarche que nous avons entreprise avec les services de l’Etat. On a eu, je pense, une bonne écoute, dans le sens où on ne demande rien de plus à l’Etat que si on payait nos joueurs avec les systèmes auxquels peuvent bénéficier toutes les entreprises. Mais malgré tout pour le moment, nous n’avons pas le retour des pouvoirs publics et c’est aller vite en besogne de dire qu’on est d’accord. Les partenaires sociaux sont d’accord, les employés et employeurs sont d’accord, mais il ne faut pas négliger l’impact que peuvent avoir les pouvoirs publics et on est dans cette attente […] L’accord porte uniquement sur le mois d’avril car personne ne connait la durée de cette crise. La porte est ouverte, on est dans un dialogue, si cette crise devait durer beaucoup plus longtemps. Ainsi, on se remettrait autour de la table et on trouverait une solution. Même le différé de règlement qu’on va avoir de nos joueurs, si c’est validé par l’Etat, ne suffirait pas pour faire les rémunérations pour les mois à venir […] Les footballeurs professionnels sont des salariés – certes avec des niveaux de salaires différents – mais ils sont actuellement au chômage partiel, au même type que les autres salariés, et aujourd’hui le joueur qui gagne 100, son salaire est de 70. Le jour où tout ça s’arrêtera, c’est le solde et non pas les 30% dégradés par le chômage partiel, il perdra ses 30% de brut. On a trouvé un terrain qui me semblait assez honorable avec les joueurs. Le joueur qui gagnait 10000€ et le joueur qui gagnait 100000€, ne sont pas à la même enseigne. Donc il y a une dégradation en fonction du montant. Mais je parle bien de 70% de sa rémunération, et il n’y aura absolument aucune compensation avec les 30%, parce que c’est le statut du chômage partiel qui prime ».
Retranscription Girondins4Ever
– 100% du salaire maintenu si 70% du brut est inférieur à 10000 euros
– 20% de salaire en moins si 70% du brut est compris entre 10000 et 20000 euros ;
– 30% de salaire en moins si 70% du brut est compris entre 20000 et 50000 euros ;
– 40% de salaire en moins si 70% du brut est compris entre 50000 et 100000 euros ;
– 50% de salaire en moins si 70% du brut est supérieur à 100000 euros.