Jérôme Rothen : « Aujourd’hui, tu as l’impression vraiment que les jeunes qui arrivent à Lille, Bordeaux, Saint-Etienne, c’est un palier pour eux. Donc ils sont là pour leur gueule »
Jérôme Rothen est revenu sur la crise actuelle dans le football, des suites du Coronavirus. Dans les mesures à prendre post-crise pour améliorer les choses, l’ancien joueur du PSG a expliqué qu’il fallait se baser sur une formation forte, et conserver les jeunes pour les faire grandir, dans un but d’abord sportif, puis ensuite éventuellement économique.
« Les clubs vont être en difficulté économiquement, donc il faut revoir certains plans. Il y a beaucoup de choses à changer, la politique de recrutement, de formation. Il faut absolument que le football français arrive à recréer des très grands formateurs qui ont des idées bien précises sur le jeu, pour transmettre ça après dans la hiérarchie des clubs, un peu plus haut. Que les Présidents soient un peu plus patients aussi envers leurs entraîneurs pour leur laisser un peu plus de temps. Et surtout, s’il y a moins d’argent, cela veut dire que les salaires vont un peu baisser, il y aura moins de transferts aussi, c’est peut-être un mal pour un bien pour les clubs français aussi […] Ce n’est pas de la faute aux jeunes, si leur priorité c’est de se barrer. C’est ce qu’on leur met dans la tête. Il faut leur mettre dans la tête que la priorité ce n’est pas de s’en aller, c’est déjà de briller dans ton club. S’inscrire dans la durée, essayer d’avoir des résultats, pour apprendre des choses. Aujourd’hui, tu as l’impression vraiment que les jeunes qui arrivent à Lille, Bordeaux, Saint-Etienne, c’est un palier pour eux. Donc ils sont là pour leur gueule. Il faut que la technique reprenne le dessus […] On parle de la masse salariale qui va dégringoler à Marseille, et on mettait en avant le chapeau numéro 1 dans la masse salariale, et le chapeau numéro 2 où tu as des clubs comme Bordeaux et Saint-Etienne, Rennes. Il y a des bons salaires, mais ils ne sont pas à la hauteur des salaires de Lyon, Marseille, Monaco et Paris, ou Lille. Dans ce chapeau numéro 2, il y a Toulouse. Quand tu vois ce que ça donne à Toulouse, ce qu’ils gagnent, avec les pieds qu’ils ont, c’est quoi la politique de ce club ? Mais c’est un exemple parmi tant d’autres. Il faut reprendre des choses à la base. Il faut que des footballeurs soient bien plus armés techniquement pour retrouver un niveau digne de ce nom, et qu’au moins on ne s’emmerde pas en regardant les matches ».