Bixente Lizarazu : « Tout le monde va se servir de l’argument du Covid mais au final, il y a ceux qui gèrent mal qui seront en grande difficulté, et ceux qui gèrent bien seront être capables d’amortir »
Bixente Lizarazu a donné son avis sur une éventuelle crise qui guette les clubs mal gérés en France à cause du coronavirus qui sévit dans le monde.
« Certains clubs vont avoir de grosses difficultés oui […] Le football français vit au-dessus de ses moyens, oui. Je pense que le Coronavirus va avoir bon dos. Il y a toujours en matière de gestion les cigales et les fourmis. Dans les clubs français ou européens, il y a des gens qui gèrent bien, et des gens qui gèrent mal. Ce qui m’étonne toujours, c’est qu’il y ait une gestion hyper serrée. Tu t’asphyxies très vite en réalité. Un club comme Lyon a constitué un patrimoine, un stade, un centre d’entrainement, qui font que s’il y a une situation d’urgence, ils peuvent revendre une partie et avoir de la trésorerie. Et tu as des clubs qui n’ont absolument rien, et qui vont dans une surenchère des salaires, et qui ne mettent jamais rien de côté pour des périodes compliquées. Là, c’est une période inédite, mais ça peut être une saison difficile où il faut énormément recruter… Je suis très étonné qu’il n’y ait pas un cadrage de ça. Si j’étais la DNCG, je serais plus strict, pour obliger les clubs à faire ça. En réalité, tu t’aperçois que les clubs sont dans la surenchère des salaires, et aujourd’hui un club comme Marseille est en grande difficulté parce qu’ils ont filé des salaires qui sont trop importants par rapport à leurs moyens […] Tout le monde va se servir de l’argument du Covid mais au final, il y a ceux qui gèrent mal qui seront en grande difficulté, et ceux qui gèrent bien seront être capables d’amortir. Il faudrait revenir à une gestion un peu plus saine et que les clubs soient en capacité d’amortir toutes les situations. Celle-ci est extrême, mais il y a d’autres situations où tu peux être en difficulté, et il faut être capable de les amortir, sinon ça veut dire que tu prends trop de risques. Et la plupart des clubs prennent trop de risques. Le football, c’est la passion, et même les supporters poussent à ça : ‘il faut acheter le nouveau joueur, un nouvel attaquant, un nouveau meneur’. Du coup, les dirigeants s’enflamment et vont finalement plus loin que leur logique, que leur raison. Sauf qu’il faut penser aux 200-300-500 familles qui vivent du club. Il faut faire en sorte qu’il y ait une pérennité dans le club afin de faire vivre ces 500 familles, qu’il n’y ait pas de problème ».