Bixente Lizarazu : « Ils ne sont pas là pour perdre de l’argent avec les Girondins de Bordeaux, et comme ils en perdent, et qu’ils gèrent mal… »
Bixente Lizarazu, à la question de savoir si en cette période de crise, des investisseurs pourraient être intéressés pour reprendre des clubs comme les Girondins de Bordeaux, Saint-Etienne ou encore Marseille, a donné son ressenti.
« C’est un fonds de pension, surement l’argent des retraités aux Etats-Unis, et King Street a surement des comptes à rendre aussi. Ils ne sont pas là pour perdre de l’argent avec les Girondins de Bordeaux, et comme ils en perdent, et qu’ils gèrent mal… Il y a plusieurs problèmes dans le foot. Tout le monde pense qu’en faisant du trading, ils vont tous gagner énormément d’argent. Sauf que tout le monde ne gagne pas, et que tu peux perdre énormément. Dans le foot, comme dans la bourse, c’est le cas. Et à cause de cette passion qu’il y a autour du foot, et il y a des clubs qui ont plus de passion que d’autres, où des Présidents ont plus de pression que d’autres, qui fait que ça leur fait faire des conneries. Ils investissent davantage, ils prennent plus de risques, ils payent plus cher, pour satisfaire leurs supporters qui veulent avoir du spectacle, des résultats, et tu te fous dans une situation comptable qui peut devenir catastrophique. C’est ça le problème aussi de cette passion dans le foot. Les Présidents qui sont raisonnés dans leur métier, ils ne sont pas raisonnables dans le foot. Quand on perd 80-90M€, il me semble que c’est un problème… Il y a aussi la dépendance aux droits TV. Et un autre sujet, celui d’avoir des fonds propres… Ne pas systématiquement tout réinvestir, tout dépenser. Dans les moments où ça rigole, tu mets un peu de côté, tu as des fonds propres, et tu peux amortir. Mais le problème du foot, cela rend fou, il y a trop de passion, et tu n’es pas raisonnable […] A Bordeaux, c’est encore différent, ce sont des investisseurs américains dont on ne connait rien, et c’est une usine à gaz. Il y avait deux actionnaires aux Girondins de Bordeaux, un qui s’est barré parce qu’il faisait n’importe quoi (GACP), et là aujourd’hui tu as l’actionnaire principal qui gère ».