Denis Granjou : « Les Girondins, ça fait partie du décor de notre région et je pense que les américains n’ont pas mesuré ça »

    Denis Granjou, journaliste pour RTL, s’attendait à beaucoup lors de l’arrivée des américains à la tête des Girondins de Bordeaux. D’ailleurs, les promesses étaient belles, mais au final il n’y eut pas grand-chose. « Je suis embêté car je suis personnellement très fan du sport américain. J’ai eu la chance d’aller souvent aux USA, notamment pour aller voir des matches de basket. Ce sont des shows incroyables, les salles sont pleines, que ce soit à Miami, à New York, les spectacles sont calés au millimètre près. Quand je me suis dit que des américains arrivaient, je me suis dit qu’il y avait peut-être moyen de moyenner. Et on s’aperçoit au final, ce n’est pas vraiment ça parce que les américains sont là sans vraiment être là. On n’est pas du tout dans la culture du sport américain, qu’on appelle l’entertainment où tout est réglé la minute. Là, il n’y a pas d’âme. On est dans le fond américain mais pas dans la forme américaine. Il manque des choses. Quand on regarde un match de football américain aux Etats-Unis, même si je sais que c’est peu comparable, j’avais l’impression qu’ils ont eu l’ambition de faire bouger les choses comme là-bas. Ils sont quand même arrivés en disant « vous allez voir ce que vous allez voir ! ». Et au final, on n’a rien vu ».

    C’est également le problème des fonds d’investissement américains, des gens peu renseignés sur la culture française. « Oui, parce que quand on voit ce que les Qataris ont fait à Paris, ils ont quand même réussi à mettre sur pied une armada de fou. Quand on aime le football au-delà de tout, sans être supporter parisien, quand ça joue à foot, c’est du vrai foot. C’est quasiment magique ce qui se passe sur le terrain. Le stade est plein, les maillots se vendent, ça tourne. Et on pourrait dire la même chose pour Barcelone ou pour Madrid. A Bordeaux, on n’est pas à cette échelle-là, mais il y avait une implication dans la région. Les Girondins, ça fait partie du décor de notre région et je pense que les américains n’ont pas mesuré ça. Les anciens, on ne les a quasiment pas vus ou alors trop tard. Bien sûr, on a rendu hommage à Marius, mais il n’y a pas que lui comme joueurs qui ont marqué le club. Quand on arrive au Haillan et que l’on voit toutes ces photos : Laslandes, Planus, Bixente, Duga, Zidane…. Je suis fataliste. Je ne sais vraiment pas comment ça peut repartir ».

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